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Titre : L'Ecrivain Auteurs : Yasmina Khadra, Auteur Editeur : Julliard, 2009 Collection : Importance : 286 p. Langues : Français Résumé : En 1964, un jeune adolescent algérien entre dans une école militaire oranaise. Son père, officier lui-même, a pour lui les plus hautes ambitions. Excellente recrue, le futur soldat se découvre néanmoins des dons inattendus. On se méfie d'un cadet passionné par le théâtre et la littérature. Comment le métier des armes peut-il s'accorder avec celui, si étrange, d'écrivain ?
Trente ans plus tard, le nom de Yasmina Khadra apparaît dans les librairies. Au plus fort de la tragédie algérienne, ses romans policiers témoignent de l'horreur. Qui massacre des innocents par milliers ? Dès lors, l'auteur masqué se devait de révéler sa véritable identité.
Voici le récit de la plus singulière des aventures, celle d'un enfant de troupe qui allait devenir ce témoin gênant, cet accusateur, ce grand écrivain.
"Depuis quelques années, Mohamed Moulessehoul, écrivain et par ailleurs commandant dans l'armée algérienne, signait ses romans d'un pseudonyme féminin, Yasmina Khadra. A l'occasion de la parution de ce livre, il a révélé son identité. Il vit actuellement en exil.
Dès les premières pages, on est emporté par la qualité de l'écriture et par la profondeur psychologique de ce récit autobiographique qui va des années qui ont suivi la guerre d'Algérie jusqu'au milieu des années soixante-dix.
Un matin de 1964, son père quitte Oran pour l'emmener en voiture, lui le fils adoré, âgé de six ans, à l'école des cadets d'El Mechouar. Il veut qu'il devienne officier, comme lui. Le monde de l'enfance choyée est balayé à l'instant où l'auteur franchit les portes de cette sinistre institution. L'auteur nous entraîne dans cet itinéraire très intériorisé qui le conduit à l'âge adulte, onze ans plus tard, avec des éclats de poésie et parfois d'humour.
Il décrit la brutalité de la vie à l'école des cadets : le clairon au petit matin, le matricule remplaçant le nom, la tonsure, les pieds gelés, la discipline infernale des gradés plus ou moins sadiques, les nuits remplis par les cauchemars des orphelins qui ont connus les horreurs de la guerre coloniale. Seuls l'amitié avec certains compagnons d'infortune et les souvenirs qui jaillissent mettent un baume de fraîcheur dans le cœur de l'enfant et du lecteur. L'imaginaire et la réflexion philosophique se mettent en marche car le futur écrivain a vite « cessé d'attendre que les hautes murailles de la forteresse s'effondrent pour lui restituer sa liberté ». Il pense à Oran, sa ville d'origine, turbulente, inondée de lumière, son quartier tranquille avec « une basse cour... la courette que gardaient deux citronniers enchevêtrés ; la treille se ramifiait jusque dans la rue. En été d'imposantes grappes de muscat transformaient l'endroit en mât de cocagne…les galopins et les passants n'avaient qu'à se hisser pour se servir. »
L'enfant a non seulement perdu son paradis affectif mais son présent va se trouver brutalisé à l'extrême par la polygamie de son père et ses conséquences. Tout est exprimé en phrases rapides et avec délicatesse : les relations avec sa mère répudiée, ses tantes, ses frères, ses cousins, son oncle plein de sagesse, ses anciens copains dont certains auront un destin dramatique.
Lorsque sa mère, qui n'a encore que trente ans, et ses sept enfants sont mis au rebut, ils sont contraints à habiter dans un garage désaffecté, au cœur du quartier le plus misérable et le plus malfamé d'Oran. Le jeune cadet Mohamed est désormais « chef de famille » quand il n'est pas derrière les murs de la caserne : « Difficile de se croire la plus belle chose qui soit arrivée à quelqu'un (le père !) quand d'un claquement de doigt on se retrouve relégué au rang d'objet déclassé. »
L'enfant va réagir et puiser sa force dans la lecture et dans l'écriture. A l'âge de dix ans, il découvre qu'il est né pour écrire. C'est l'écriture qui le sauvera du désespoir, du suicide, de la médiocrité, de la haine des autres et en particulier de son père.
Lorsqu'il quitte El Mechouar pour Koléa, une autre école militaire qui le conduira jusqu'au baccalauréat, sa vocation d'écrivain se précise. A El Mechouar ses premiers vers lui avaient ouvert la porte de « son » exil. A Koléa, grâce à certains professeurs, il découvre les sommets de la bonne et de la grande littérature, qu'elle soit française, arabe, américaine ou russe. Il écrit dans une revue malgré le comité de censure, il monte une pièce de théâtre dont il est l'auteur... Lui, le futur officier qui déteste la violence, écrit à propos de sa vocation d'écrivain : « croire en quelque chose : c'est d'abord ne jamais y renoncer. »
L'écrivain est devenu adulte, mais l'enfant ne l'a-t-il pas toujours été face à la vie ?"
Le 18 juillet 2002
Hélène Dujardin
http://culture.revolution.free.fr/critiques/Yasmina_Khadra-L_Ecrivain.htmlMots-clés : thème littéraire autobiographie écrivain 21ème siècle Algérie militaire 1960- témoignage relation père-enfant Maghreb guerre civile 1990- violence politique condition féminine relation mère-fils Arabes culture arabe islam polygamie conflit psychique enfant: famille armée Type : texte imprimé ; documentaire En ligne : http://www.afrik.com/article2305.html L'Ecrivain [texte imprimé] / Yasmina Khadra, Auteur . - [S.l.] : Julliard, 2009 . - 286 p.. - (Pocket) .
ISBN : 978-2-266-11881-1 : 5.00
Langues : Français
Résumé : En 1964, un jeune adolescent algérien entre dans une école militaire oranaise. Son père, officier lui-même, a pour lui les plus hautes ambitions. Excellente recrue, le futur soldat se découvre néanmoins des dons inattendus. On se méfie d'un cadet passionné par le théâtre et la littérature. Comment le métier des armes peut-il s'accorder avec celui, si étrange, d'écrivain ?
Trente ans plus tard, le nom de Yasmina Khadra apparaît dans les librairies. Au plus fort de la tragédie algérienne, ses romans policiers témoignent de l'horreur. Qui massacre des innocents par milliers ? Dès lors, l'auteur masqué se devait de révéler sa véritable identité.
Voici le récit de la plus singulière des aventures, celle d'un enfant de troupe qui allait devenir ce témoin gênant, cet accusateur, ce grand écrivain.
"Depuis quelques années, Mohamed Moulessehoul, écrivain et par ailleurs commandant dans l'armée algérienne, signait ses romans d'un pseudonyme féminin, Yasmina Khadra. A l'occasion de la parution de ce livre, il a révélé son identité. Il vit actuellement en exil.
Dès les premières pages, on est emporté par la qualité de l'écriture et par la profondeur psychologique de ce récit autobiographique qui va des années qui ont suivi la guerre d'Algérie jusqu'au milieu des années soixante-dix.
Un matin de 1964, son père quitte Oran pour l'emmener en voiture, lui le fils adoré, âgé de six ans, à l'école des cadets d'El Mechouar. Il veut qu'il devienne officier, comme lui. Le monde de l'enfance choyée est balayé à l'instant où l'auteur franchit les portes de cette sinistre institution. L'auteur nous entraîne dans cet itinéraire très intériorisé qui le conduit à l'âge adulte, onze ans plus tard, avec des éclats de poésie et parfois d'humour.
Il décrit la brutalité de la vie à l'école des cadets : le clairon au petit matin, le matricule remplaçant le nom, la tonsure, les pieds gelés, la discipline infernale des gradés plus ou moins sadiques, les nuits remplis par les cauchemars des orphelins qui ont connus les horreurs de la guerre coloniale. Seuls l'amitié avec certains compagnons d'infortune et les souvenirs qui jaillissent mettent un baume de fraîcheur dans le cœur de l'enfant et du lecteur. L'imaginaire et la réflexion philosophique se mettent en marche car le futur écrivain a vite « cessé d'attendre que les hautes murailles de la forteresse s'effondrent pour lui restituer sa liberté ». Il pense à Oran, sa ville d'origine, turbulente, inondée de lumière, son quartier tranquille avec « une basse cour... la courette que gardaient deux citronniers enchevêtrés ; la treille se ramifiait jusque dans la rue. En été d'imposantes grappes de muscat transformaient l'endroit en mât de cocagne…les galopins et les passants n'avaient qu'à se hisser pour se servir. »
L'enfant a non seulement perdu son paradis affectif mais son présent va se trouver brutalisé à l'extrême par la polygamie de son père et ses conséquences. Tout est exprimé en phrases rapides et avec délicatesse : les relations avec sa mère répudiée, ses tantes, ses frères, ses cousins, son oncle plein de sagesse, ses anciens copains dont certains auront un destin dramatique.
Lorsque sa mère, qui n'a encore que trente ans, et ses sept enfants sont mis au rebut, ils sont contraints à habiter dans un garage désaffecté, au cœur du quartier le plus misérable et le plus malfamé d'Oran. Le jeune cadet Mohamed est désormais « chef de famille » quand il n'est pas derrière les murs de la caserne : « Difficile de se croire la plus belle chose qui soit arrivée à quelqu'un (le père !) quand d'un claquement de doigt on se retrouve relégué au rang d'objet déclassé. »
L'enfant va réagir et puiser sa force dans la lecture et dans l'écriture. A l'âge de dix ans, il découvre qu'il est né pour écrire. C'est l'écriture qui le sauvera du désespoir, du suicide, de la médiocrité, de la haine des autres et en particulier de son père.
Lorsqu'il quitte El Mechouar pour Koléa, une autre école militaire qui le conduira jusqu'au baccalauréat, sa vocation d'écrivain se précise. A El Mechouar ses premiers vers lui avaient ouvert la porte de « son » exil. A Koléa, grâce à certains professeurs, il découvre les sommets de la bonne et de la grande littérature, qu'elle soit française, arabe, américaine ou russe. Il écrit dans une revue malgré le comité de censure, il monte une pièce de théâtre dont il est l'auteur... Lui, le futur officier qui déteste la violence, écrit à propos de sa vocation d'écrivain : « croire en quelque chose : c'est d'abord ne jamais y renoncer. »
L'écrivain est devenu adulte, mais l'enfant ne l'a-t-il pas toujours été face à la vie ?"
Le 18 juillet 2002
Hélène Dujardin
http://culture.revolution.free.fr/critiques/Yasmina_Khadra-L_Ecrivain.htmlMots-clés : thème littéraire autobiographie écrivain 21ème siècle Algérie militaire 1960- témoignage relation père-enfant Maghreb guerre civile 1990- violence politique condition féminine relation mère-fils Arabes culture arabe islam polygamie conflit psychique enfant: famille armée Type : texte imprimé ; documentaire En ligne : http://www.afrik.com/article2305.html Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 42174 R KHA Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible L'Ecrivain engagé et ses ambivalences : de Chateaubriand à Malraux / Herbert Lottman / O. Jacob (2003)
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Titre : L'Ecrivain engagé et ses ambivalences : de Chateaubriand à Malraux Auteurs : Herbert Lottman, Auteur Editeur : O. Jacob, 2003 Importance : 290 p. Langues : Français Langues originales : Anglais Résumé : Chateaubriand s'oppose à Napoléon et Hugo au Second Empire ; Lamartine prend la tête de la IIe République ; George Sand se bat pour le socialisme naissant ; Zola lance son " J'accuse " et Maurras L'Action française ; Barrès milite pour le nationalisme et Gide contre le colonialisme ; Malraux prend les armes lors de la guerre d'Espagne. L'engagement est-il seulement affaire de principes ? N'est-il pas toujours plus ou moins ambigu chez l'écrivain ? Entre quête de pureté et désir de gloire, voici les stratégies adoptées par quelques-unes des plus grandes figures du panthéon littéraire français des XIXe et XXe siècles .
Sur l'engagement des intellectuels, on croyait avoir tout lu. Pourtant, l'historien américain Herbert Lottman, observateur attentif des moeurs françaises et remarquable biographe de Colette ou de Flaubert, apporte un éclairage radicalement novateur. Dans une épatante galerie de portraits, conçue comme autant d'enquêtes littéraires, il dissèque la figure de l'écrivain engagé, démontant les stratégies des uns et les ambitions des autres. Zola, Chateaubriand, Barrès, George Sand ou Malraux, tous avaient de très personnelles raisons de servir les nobles causes qui leur assurèrent (en plus de leurs oeuvres) la postérité. Lottman sépare ici les légendes (élaborées par les intéressés eux-mêmes) de la vérité et écrit une passionnante histoire de la naissance de l'engagement en France.Mots-clés : écrivain thème littéraire lutte politique comportement social Chateaubriand : 1768- 1848 Restauration : 1815- 1830 Napoléon Bonaparte : 1769- 1821 Hugo, Victor : 1802- 1885 Sand, George : 1804- 1876 Zola, Emile : 1840- 1902 Barrès, Maurice : 1862- 1923 Gide, André : 1869- 1951 Malraux, André : 1901- 1976 affaire Dreyfus Lamartine, Alphonse de : 1790- 1869 Index. décimale : 800 Littérature Type : texte imprimé ; documentaire Genre : Essai, réflexion En ligne : http://books.google.fr/books?id=DgJteZKbqOoC&printsec=frontcover&dq=l%27%C3%A9cr [...] L'Ecrivain engagé et ses ambivalences : de Chateaubriand à Malraux [texte imprimé] / Herbert Lottman, Auteur . - [S.l.] : O. Jacob, 2003 . - 290 p.
ISBN : 978-2-7381-1295-8 : 25.90
Langues : Français Langues originales : Anglais
Résumé : Chateaubriand s'oppose à Napoléon et Hugo au Second Empire ; Lamartine prend la tête de la IIe République ; George Sand se bat pour le socialisme naissant ; Zola lance son " J'accuse " et Maurras L'Action française ; Barrès milite pour le nationalisme et Gide contre le colonialisme ; Malraux prend les armes lors de la guerre d'Espagne. L'engagement est-il seulement affaire de principes ? N'est-il pas toujours plus ou moins ambigu chez l'écrivain ? Entre quête de pureté et désir de gloire, voici les stratégies adoptées par quelques-unes des plus grandes figures du panthéon littéraire français des XIXe et XXe siècles .
Sur l'engagement des intellectuels, on croyait avoir tout lu. Pourtant, l'historien américain Herbert Lottman, observateur attentif des moeurs françaises et remarquable biographe de Colette ou de Flaubert, apporte un éclairage radicalement novateur. Dans une épatante galerie de portraits, conçue comme autant d'enquêtes littéraires, il dissèque la figure de l'écrivain engagé, démontant les stratégies des uns et les ambitions des autres. Zola, Chateaubriand, Barrès, George Sand ou Malraux, tous avaient de très personnelles raisons de servir les nobles causes qui leur assurèrent (en plus de leurs oeuvres) la postérité. Lottman sépare ici les légendes (élaborées par les intéressés eux-mêmes) de la vérité et écrit une passionnante histoire de la naissance de l'engagement en France.Mots-clés : écrivain thème littéraire lutte politique comportement social Chateaubriand : 1768- 1848 Restauration : 1815- 1830 Napoléon Bonaparte : 1769- 1821 Hugo, Victor : 1802- 1885 Sand, George : 1804- 1876 Zola, Emile : 1840- 1902 Barrès, Maurice : 1862- 1923 Gide, André : 1869- 1951 Malraux, André : 1901- 1976 affaire Dreyfus Lamartine, Alphonse de : 1790- 1869 Index. décimale : 800 Littérature Type : texte imprimé ; documentaire Genre : Essai, réflexion En ligne : http://books.google.fr/books?id=DgJteZKbqOoC&printsec=frontcover&dq=l%27%C3%A9cr [...] Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 43434 844 LOT Livre 2. Documentaires 800 Littérature Disponible Papa est au Panthéon / Alix (de) Saint-André / Gallimard (2001)
Titre : Papa est au Panthéon Auteurs : Alix (de) Saint-André, Auteur Editeur : Gallimard, 2001 Collection : Nrf Importance : 349 p. Langues : Français Résumé : Ecrivain génial, héros de la guerre d'Espagne et résistant gaulliste, Berger est un candidat idéal pour le Panthéon, tout le gratin de la République en convient.
Seule Nina, sa fille, semble réticente. Car il reste un os : on n'a jamais retrouvé les restes du grand homme, disparu dans un bombardement au Guatemala. Un conservateur rêveur, un jésuite farceur et un biographe imaginatif vont entraîner Nina, bien malgré elle, à la recherche de son père...
A l'heure où un comité cherche à redonner un peu d'éclat au Panthéon en lui offrant un nouveau pensionnaire, Berger semble être le candidat idéal. Mais les choses ne peuvent se faire sans l'accord de Nina, et le projet se heurte à un obstacle majeur : le corps de son père n'a jamais été retrouvé...
Papa est au Panthéon nous permet d'être témoin des réflexions de Nina, qui se replonge dans son passé et ses rapports avec son père, de celles du conservateur du Panthéon, qui voit son monument comme un ami et aimerait lui redonner le lustre qu'il mérite, et nous emmène sur les traces d'un jésuite farceur. Le jeu d'allusions à Malraux est assez subtil, et mine de rien on apprend plein de choses - tout les détails sur l'histoire du Panthéon, par exemple, magnifiquement racontés, sont exacts. C'est un roman qui serpente, qui donne l'impression de nous balader alors qu'il sait où on va, et c'est un roman joyeux.Mots-clés : thème littéraire Paris Monument Relation parent-enfant relation père-fille enfant: famille intellectuel aventures : genre humour Panthéon : Paris Paris : France écrivain Guyane française Malraux, André : 1901-1976 Cinquième République : 1958- bourgeoisie personnage mythique Papa est au Panthéon [texte imprimé] / Alix (de) Saint-André, Auteur . - [S.l.] : Gallimard, 2001 . - 349 p.. - (Nrf) .
ISBN : 978-2-07-076019-0 : 18.29
Langues : Français
Résumé : Ecrivain génial, héros de la guerre d'Espagne et résistant gaulliste, Berger est un candidat idéal pour le Panthéon, tout le gratin de la République en convient.
Seule Nina, sa fille, semble réticente. Car il reste un os : on n'a jamais retrouvé les restes du grand homme, disparu dans un bombardement au Guatemala. Un conservateur rêveur, un jésuite farceur et un biographe imaginatif vont entraîner Nina, bien malgré elle, à la recherche de son père...
A l'heure où un comité cherche à redonner un peu d'éclat au Panthéon en lui offrant un nouveau pensionnaire, Berger semble être le candidat idéal. Mais les choses ne peuvent se faire sans l'accord de Nina, et le projet se heurte à un obstacle majeur : le corps de son père n'a jamais été retrouvé...
Papa est au Panthéon nous permet d'être témoin des réflexions de Nina, qui se replonge dans son passé et ses rapports avec son père, de celles du conservateur du Panthéon, qui voit son monument comme un ami et aimerait lui redonner le lustre qu'il mérite, et nous emmène sur les traces d'un jésuite farceur. Le jeu d'allusions à Malraux est assez subtil, et mine de rien on apprend plein de choses - tout les détails sur l'histoire du Panthéon, par exemple, magnifiquement racontés, sont exacts. C'est un roman qui serpente, qui donne l'impression de nous balader alors qu'il sait où on va, et c'est un roman joyeux.Mots-clés : thème littéraire Paris Monument Relation parent-enfant relation père-fille enfant: famille intellectuel aventures : genre humour Panthéon : Paris Paris : France écrivain Guyane française Malraux, André : 1901-1976 Cinquième République : 1958- bourgeoisie personnage mythique Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 41062 R SAI Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible
Titre : Le Fleuve détourné Auteurs : Rachid Mimouni, Auteur Editeur : Paris : R. Laffont, 1990 Collection : Pocket num. 3903 Importance : 217 p. Langues : Français Résumé : Figure importante dans la littérature algérienne d'expression française, Rachid Mimouni propose, dans sa production romanesque, une critique acerbe sur les maux qui rongent l'Algérie depuis son indépendance. Sans se cacher hypocritement sous le boisseau de la fiction, Mimouni fait, dans Le fleuve détourné, le procès cocasse et corrosif de la société algérienne de la post-indépendance. L'étude vise à montrer le courage et l'engagement de l'écrivain qui n'hésite pas à dénoncer ouvertement le despotisme du centralisme autoritaire de son pays qui a confisqué, voire trahi, l'idéal de la Révolution algérienne. Il laisse entrevoir que la souveraineté du pays n'est que pure illusion et que le peuple, bafoué dans son identité, est assujetti à l'asservissement, à l'oppression, et à l'injustice, tant humaine que sociale.
« Il n'est pas facile, dans ce pays, d'être Administrateur.
C'est un poste qui exige beaucoup de qualités. Il faut faire montre d'une grande souplesse d'échine, de beaucoup d'obséquiosité, d'une totale absence d'idées personnelles de manière à garder à ses neurones toute disponibilité pour accueillir celles du chef. Il faut surtout se garder comme de la peste de toute forme d'initiative. Notre Administrateur observe à la lettre ces sacro-saints principes. C'est un homme intelligent. Je prédis qu'il montera haut dans la hiérarchie. »
Le Fleuve détourné, publié en 1982, évoque les déceptions engendrées par la dictature militaire après que l'Algérie eût obtenu son indépendance.
Le Fleuve détourné raconte deux histoires, celle de prisonniers enfermés dans un camp parce que leurs « spermatozoïdes sont subversifs » et celle du narrateur, lui-même emprisonné dans ce camp, et qui prétend que sa « présence en ce lieu n’est que le résultat d’un regrettable malentendu. » L'histoire des prisonniers offre très peu de développement narratif. Il faut la lire comme un microcosme de la nouvelle société que l'Administration essaie de mettre en place. Par contre, celle du narrateur est assez mouvementée. Né chez des paysans, forcé de s'exiler du village à cause de la division des terres imposée par l'administration coloniale, il doit apprendre le métier de cordonnier. Il épouse Houria laquelle lui donne un fils. Recruté par la guérilla algérienne, il abandonne femme et enfant et se retrouve à fabriquer des souliers de maquisards. De retour dans son village après de nombreuses années, il a tôt fait de constater que sa femme et son fils ont disparu, qu’on lui a déjà fait une place au cimetière et que personne n’a l’intention de l'en faire sortir. Sans papier officiel, il est à la merci de tous les suborneurs de la terre. Comment retrouver femme et enfant? Comment retrouver son identité et une place dans cette société de dictature socialiste?
Les coloniaux partis, d’autres prennent la place. A une idéologie en succède une autre. Et toute idéologie finit par être travestie par les suborneurs. « Il est extraordinaire de voir à quel point le pouvoir peut transformer les hommes. La moindre parcelle d'autorité concédée fait d’un opposant irréductible un homme de main servile. Nous en tirons comme leçon que la politique est un jeu de dupes. Il ne faut jamais croire les politiciens quand ils parlent de principes. Ces beaux principes ne sont que le moyen
qui permet de confisquer le pouvoir. Ne les préoccupe que leur situation personnelle. Ils sont opposants parce qu'ils ne peuvent pas être partie prenante. »Catégories : Algérie Mots-clés : thème littéraire Algérie 20ème siècle dictature violation des droits de l'homme satire administration identité morale pouvoir guerre d'Algérie : 1954-1962 guerre d'indépendance écrivain écrivain engagé Type : texte imprimé ; fiction Genre : roman En ligne : http://www.algeriades.com/news/previews/article1632.htm Le Fleuve détourné [texte imprimé] / Rachid Mimouni, Auteur . - [S.l.] : Toto, 1990 . - 217 p.. - (Pocket; 3903) .
ISBN : 978-2-266-04582-7 : 5.00
Langues : Français
Résumé : Figure importante dans la littérature algérienne d'expression française, Rachid Mimouni propose, dans sa production romanesque, une critique acerbe sur les maux qui rongent l'Algérie depuis son indépendance. Sans se cacher hypocritement sous le boisseau de la fiction, Mimouni fait, dans Le fleuve détourné, le procès cocasse et corrosif de la société algérienne de la post-indépendance. L'étude vise à montrer le courage et l'engagement de l'écrivain qui n'hésite pas à dénoncer ouvertement le despotisme du centralisme autoritaire de son pays qui a confisqué, voire trahi, l'idéal de la Révolution algérienne. Il laisse entrevoir que la souveraineté du pays n'est que pure illusion et que le peuple, bafoué dans son identité, est assujetti à l'asservissement, à l'oppression, et à l'injustice, tant humaine que sociale.
« Il n'est pas facile, dans ce pays, d'être Administrateur.
C'est un poste qui exige beaucoup de qualités. Il faut faire montre d'une grande souplesse d'échine, de beaucoup d'obséquiosité, d'une totale absence d'idées personnelles de manière à garder à ses neurones toute disponibilité pour accueillir celles du chef. Il faut surtout se garder comme de la peste de toute forme d'initiative. Notre Administrateur observe à la lettre ces sacro-saints principes. C'est un homme intelligent. Je prédis qu'il montera haut dans la hiérarchie. »
Le Fleuve détourné, publié en 1982, évoque les déceptions engendrées par la dictature militaire après que l'Algérie eût obtenu son indépendance.
Le Fleuve détourné raconte deux histoires, celle de prisonniers enfermés dans un camp parce que leurs « spermatozoïdes sont subversifs » et celle du narrateur, lui-même emprisonné dans ce camp, et qui prétend que sa « présence en ce lieu n’est que le résultat d’un regrettable malentendu. » L'histoire des prisonniers offre très peu de développement narratif. Il faut la lire comme un microcosme de la nouvelle société que l'Administration essaie de mettre en place. Par contre, celle du narrateur est assez mouvementée. Né chez des paysans, forcé de s'exiler du village à cause de la division des terres imposée par l'administration coloniale, il doit apprendre le métier de cordonnier. Il épouse Houria laquelle lui donne un fils. Recruté par la guérilla algérienne, il abandonne femme et enfant et se retrouve à fabriquer des souliers de maquisards. De retour dans son village après de nombreuses années, il a tôt fait de constater que sa femme et son fils ont disparu, qu’on lui a déjà fait une place au cimetière et que personne n’a l’intention de l'en faire sortir. Sans papier officiel, il est à la merci de tous les suborneurs de la terre. Comment retrouver femme et enfant? Comment retrouver son identité et une place dans cette société de dictature socialiste?
Les coloniaux partis, d’autres prennent la place. A une idéologie en succède une autre. Et toute idéologie finit par être travestie par les suborneurs. « Il est extraordinaire de voir à quel point le pouvoir peut transformer les hommes. La moindre parcelle d'autorité concédée fait d’un opposant irréductible un homme de main servile. Nous en tirons comme leçon que la politique est un jeu de dupes. Il ne faut jamais croire les politiciens quand ils parlent de principes. Ces beaux principes ne sont que le moyen
qui permet de confisquer le pouvoir. Ne les préoccupe que leur situation personnelle. Ils sont opposants parce qu'ils ne peuvent pas être partie prenante. »Catégories : Algérie Mots-clés : thème littéraire Algérie 20ème siècle dictature violation des droits de l'homme satire administration identité morale pouvoir guerre d'Algérie : 1954-1962 guerre d'indépendance écrivain écrivain engagé Type : texte imprimé ; fiction Genre : roman En ligne : http://www.algeriades.com/news/previews/article1632.htm Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 7847 R MIM F Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible L'Âge d'homme, précédé de : De la littérature considérée comme une tauromachie / Michel Leiris / Gallimard (1996)
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Titre : L'Âge d'homme, précédé de : De la littérature considérée comme une tauromachie Auteurs : Michel Leiris, Auteur Editeur : Gallimard, 1996 Collection : Folio num. 435 Importance : 213 p. Langues : Français Résumé : Né à Paris en 1901, Michel Leiris est à la fois poète, ethnographe, critique d'art et essayiste, mais c'est son œuvre autobiographique qui s'impose nettement comme la partie la plus imposante de son activité d'homme de lettres.
Tout au long de sa vie, Leiris mêlera son nom à certains courants de pensée qui ont marqué d'une empreinte indélébile l'histoire de la littérature et des arts au XXe siècle. Le nom de Leiris se murmure pourtant à peine lorsqu'on parle du surréalisme, du Collège de Sociologie ou de l'existentialisme. Cet homme qui, de son propre aveu, a toujours préféré le rôle de second à l'éclat des premiers rôles, est l'un des plus grands écrivains français du XXe siècle.
Michel Leiris a fait son apprentissage en poésie sous la férule de Max Jacob. En 1922, il rencontre le peintre André Masson qui devient son "mentor". C'est par son intermédiaire que Leiris adhère au mouvement surréaliste. Masson va l'encourager à écrire; le premier livre imprimé de l'écrivain porte la marque du peintre. Simulacre (1925), un recueil de poésies, est en effet orné de lithographies de Masson.
En 1926, Leiris se marie avec Louise Godon et devient le beau-fils de Daniel-Henry Kahnweiler, le célébrissime marchand de tableaux.
A la même époque, Michel Leiris collabore à La Révolution Surréaliste. Il s'y distingue par Glossaire j'y serre mes gloses, de subtiles définitions basées sur des jeux de mots. Le langage apparaît d'emblée comme la préoccupation majeure de l'écrivain, l'objet de son écriture.
Pendant les années vingt, Leiris écrit des textes surréalistes, dont Le Point Cardinal (1927) et Aurora, son unique roman qui ne sera publié qu'en 1946.(...).
En 1929, il rompt avec le surréalisme et devient secrétaire de rédaction au sein de la revue Documents que dirige son ami Georges Bataille. Il y collaborera régulièrement de 1929 à 1930. C'est là qu'il rencontre Marcel Griaule qui lui propose de prendre part à l'une des plus grandes expéditions françaises d'ethnographie du XXe siècle: la mission Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Leiris va ainsi parcourir, pendant à peu près deux ans, l'Afrique de l'océan Atlantique jusqu'à la mer Rouge en tant que "secrétaire-archiviste" de la mission Dakar-Djibouti.
L'Afrique donnera à Leiris son premier livre important: L'Afrique Fantôme (1934); il lui doit également son métier d'ethnographe qu'il exerce jusqu'en 1971 au Musée de l'Homme. C'est de L'Afrique Fantôme que date la naissance de deux pratiques conjuguées en un seul et même livre: l'autobiographie et l'ethnographie. Le projet autobiographique est antérieur à la mission Dakar-Djibouti. Leiris tient depuis des années un journal intime, et c'est lors d'une recherche iconographique en 1930 pour Documents qu'il esquisse les premiers traits de ce qui deviendra L'Age d'Homme. Néanmoins, c'est L'Afrique Fantôme qui cristallise pour la première fois le projet autobiographique de Michel Leiris, c'est le premier livre où l'écrivain se donne à voir, s'expose.
C'est un peu faute de mieux que Leiris en est venu à l'autobiographie. Cette boutade de son Journal 1922-1989 est on ne peut plus explicite: «j'aime mieux être premier dans mon village que second à Rome». Leiris ne se faisait donc aucune illusion sur le peu de dignité de son genre littéraire en comparaison de ceux des autres. L'humiliation de cette petite abdication va s'exacerber pour porter l'autobiographie jusqu'à des seuils jamais franchis auparavant: très peu de complaisance envers soi-même, des révélations "honteuses", aucune trace d'héroïsme. L'Age d'Homme (1939), le livre le plus célèbre de Michel Leiris, est un exemple du genre. Il contient toutes les manies du Leiris autobiographe.(...)
n autoportrait incisif, dévalorisant (sans trémolo), imprime d'emblée et rudement sur cette œuvre une effigie qui, à la façon des armoiries, montre la voie où Leiris a choisi d'engager son écriture tout en la distinguant de celle des autres. L'Age d'Homme est en effet le premier livre à strictement parler autobiographique de Michel Leiris. L'Afrique Fantôme est un journal intime, et en tant que tel, il n'échappe pas aux lois du genre (écriture rapide, mouvements d'humeur, etc), tandis que L'Age d'Homme est un livre de confession, minutieusement écrit et mûrement réfléchi. Son auteur y tient le pari de «dire toute la vérité et rien que la vérité». Et c'est justement là que se situe la nouveauté de l'entreprise de Leiris: tout dire, ne rien cacher, dévoiler les moindres petites manies et tics intimes, mettre des défauts au grand jour.
Leiris s'est longuement expliqué là-dessus dans le prière d'insérer de 1939 et dans la célèbre préface de la réédition du livre en 1946: «De la littérature considérée comme une tauromachie». S'exposer dans et par l'écriture est la seule façon capable aux yeux de l'écrivain d' «introduire ne fût-ce que l'ombre d'une corne de taureau dans une œuvre littéraire». Leiris, très épris de tauromachie, emprunte à cet art une métaphore qui l'aidera à préciser sa conception de la littérature. Le torero, c'est lui évidemment; «l'ombre d'une corne de taureau», ce sont tous les périls auxquels ses révélations ne manqueront pas de l'exposer, ne serait-ce que par rapport à son entourage qui peut prendre très mal cette confession publique. Cela demeure la seule façon valable selon l'écrivain de rompre avec une esthétique dénuée de substance, de donner une réalité à son livre, de l'engager dans « autre chose que (des) grâces vaines de ballerine».
Dans la préface de 1946, à un moment où il est imprégné de sa nouvelle amitié avec Sartre, Leiris écrit: «Faire un livre qui soit un acte, tel est, en gros, le but qui m'apparut comme celui que je devais poursuivre, quand j'écrivis l'Age d'Homme».
L'entreprise autobiographique de Leiris dans L'Age d'Homme se ressent fortement de la psychanalyse. L'écrivain a suivi une thérapie psychanalytique avec le docteur Borel qui l'a encouragé à participer à la Mission Dakar-Djibouti. L'écrivain continuera à se faire psychanalyser, d'une façon intermittente, après son retour de l'Afrique. A cet égard, il convient de considérer l'écriture de L'Age d'Homme comme un acte visant à tout liquider pour voir clair en soi-même, pour se libérer de l'emprise de certaines choses inhibitrices. Le terme «catharsis» employé aussi bien dans le prière d'insérer de 1939 que dans la préface de 1946, est clair dans ce sens.
Au regard du titre, «L'Age d'Homme», on peut considérer qu'il ne correspond pas tout à fait au contenu du livre. Le passage de l'écrivain à son âge d'homme est moins manifeste que le fait de passer de la catégorie de l'enfance à une catégorie équivoque. Même les dernières pages dans lesquelles Leiris évoque des épisodes procédant de sa vie d'adulte baignent dans un climat d'irrésolution et d'incertitude inaptes à fixer l'écrivain dans un âge d'homme. Le livre ne se termine d'ailleurs pas avec l'une de ces phrases qui riment avec fin de l'ouvrage; il n'est même pas clos par un point, des points de suspension l'ouvrent sur une béance indéfinie: béance qui préfigure les autres livres où l'écrivain cherchera son âge d'homme (qui deviendra sa règle du jeu peut-être).
La composition de L'Age d'Homme est tout à fait remarquable. Le livre commence par la description physique de son auteur et ne plonge pas comme on pourrait le croire dans un récit rétrospectif. L'ordre chronologique n'est aucunement tenu en compte par l'écrivain. Il lui a restitué une distribution qui repose sur des entrées thématiques. Il s'agit d'une série de variations autour de thèmes auxquels l'écrivain assigne le rôle d'indicateurs de l'évolution de sa personnalité. Une espèce de décompte des souvenirs pour n'en retenir que ceux aptes à éclairer la personnalité de celui qui a «trente-quatre ans». Va-et-vient constant dans ce sens entre les souvenirs qui appartiennent à l'enfance de Leiris et les significations qu'ils entretiennent avec le monde de représentations mentales et affectives de l'écrivain.
Leiris commence par les grandes découvertes de son enfance: la mort, le vieillissement, le suicide, l'infini, l'âme, etc. Il organise ensuite le plus clair du livre autour des figures de Lucrèce et de Judith. Ces deux figures correspondent à l'idée que se fait Leiris de la femme en matière d'amour: «je ne conçois guère l'amour autrement que dans le tourment et dans les larmes; rien ne m'émeut ni ne me sollicite autant qu'une femme qui pleure (Lucrèce), si ce n'est une Judith avec des yeux à tout assassiner». Autour de Lucrèce et de Judith graviteront d'autres images liées par de profondes résonances à ces deux femmes. Leiris qui s'identifie très volontiers à Holopherne (la victime) et non pas à Sextus Tarquin (l'agresseur), écrit à la fin de son livre: «En 1933 je revins (de l'Afrique), ayant tué au moins un mythe: celui du voyage en tant que moyen d'évasion. Depuis, je ne me suis soumis à la thérapeutique (psychanalyse) que deux fois, dont l'une pour un bref laps de temps. Ce que j'y ai appris surtout c'est que, même à travers les manifestations à première vue les plus hétéroclites, l'on se retrouve toujours identique à soi-même, qu'il y a une unité dans une vie et que tout se ramène, quoi qu'on fasse, à une petite constellation de choses qu'on tend à reproduire, sous des formes diverses, un nombre illimité de fois».
C'est cette constellation de choses que l'écrivain a tenu à liquider dans ce livre, c'est cette constellation qui explique aussi la composition de L'Age d'Homme, très beau livre de Michel Leiris. A l'occasion de la réédition de son livre en 1946, Leiris note dans son Journal 1922-1989: «Un livre comme L'Age d'Homme fait de moi une ville qui livre son plan et ses clés». C'est probablement par ce livre qu'il convient de commencer lorsqu'on n'a jamais lu Michel Leiris.
Aziz Daki
http://authologies.free.fr/leiris.htmMots-clés : thème littéraire autobiographie écrivain intellectuel 20ème siècle relation homme-femme psychanalyse littérature développement de la personnalité Type : texte imprimé ; fiction Genre : autobiographie En ligne : http://authologies.free.fr/leiris.htm L'Âge d'homme, précédé de : De la littérature considérée comme une tauromachie [texte imprimé] / Michel Leiris, Auteur . - [S.l.] : Gallimard, 1996 . - 213 p.. - (Folio; 435) .
ISBN : 978-2-07-036435-0 : 5.00
Langues : Français
Résumé : Né à Paris en 1901, Michel Leiris est à la fois poète, ethnographe, critique d'art et essayiste, mais c'est son œuvre autobiographique qui s'impose nettement comme la partie la plus imposante de son activité d'homme de lettres.
Tout au long de sa vie, Leiris mêlera son nom à certains courants de pensée qui ont marqué d'une empreinte indélébile l'histoire de la littérature et des arts au XXe siècle. Le nom de Leiris se murmure pourtant à peine lorsqu'on parle du surréalisme, du Collège de Sociologie ou de l'existentialisme. Cet homme qui, de son propre aveu, a toujours préféré le rôle de second à l'éclat des premiers rôles, est l'un des plus grands écrivains français du XXe siècle.
Michel Leiris a fait son apprentissage en poésie sous la férule de Max Jacob. En 1922, il rencontre le peintre André Masson qui devient son "mentor". C'est par son intermédiaire que Leiris adhère au mouvement surréaliste. Masson va l'encourager à écrire; le premier livre imprimé de l'écrivain porte la marque du peintre. Simulacre (1925), un recueil de poésies, est en effet orné de lithographies de Masson.
En 1926, Leiris se marie avec Louise Godon et devient le beau-fils de Daniel-Henry Kahnweiler, le célébrissime marchand de tableaux.
A la même époque, Michel Leiris collabore à La Révolution Surréaliste. Il s'y distingue par Glossaire j'y serre mes gloses, de subtiles définitions basées sur des jeux de mots. Le langage apparaît d'emblée comme la préoccupation majeure de l'écrivain, l'objet de son écriture.
Pendant les années vingt, Leiris écrit des textes surréalistes, dont Le Point Cardinal (1927) et Aurora, son unique roman qui ne sera publié qu'en 1946.(...).
En 1929, il rompt avec le surréalisme et devient secrétaire de rédaction au sein de la revue Documents que dirige son ami Georges Bataille. Il y collaborera régulièrement de 1929 à 1930. C'est là qu'il rencontre Marcel Griaule qui lui propose de prendre part à l'une des plus grandes expéditions françaises d'ethnographie du XXe siècle: la mission Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Leiris va ainsi parcourir, pendant à peu près deux ans, l'Afrique de l'océan Atlantique jusqu'à la mer Rouge en tant que "secrétaire-archiviste" de la mission Dakar-Djibouti.
L'Afrique donnera à Leiris son premier livre important: L'Afrique Fantôme (1934); il lui doit également son métier d'ethnographe qu'il exerce jusqu'en 1971 au Musée de l'Homme. C'est de L'Afrique Fantôme que date la naissance de deux pratiques conjuguées en un seul et même livre: l'autobiographie et l'ethnographie. Le projet autobiographique est antérieur à la mission Dakar-Djibouti. Leiris tient depuis des années un journal intime, et c'est lors d'une recherche iconographique en 1930 pour Documents qu'il esquisse les premiers traits de ce qui deviendra L'Age d'Homme. Néanmoins, c'est L'Afrique Fantôme qui cristallise pour la première fois le projet autobiographique de Michel Leiris, c'est le premier livre où l'écrivain se donne à voir, s'expose.
C'est un peu faute de mieux que Leiris en est venu à l'autobiographie. Cette boutade de son Journal 1922-1989 est on ne peut plus explicite: «j'aime mieux être premier dans mon village que second à Rome». Leiris ne se faisait donc aucune illusion sur le peu de dignité de son genre littéraire en comparaison de ceux des autres. L'humiliation de cette petite abdication va s'exacerber pour porter l'autobiographie jusqu'à des seuils jamais franchis auparavant: très peu de complaisance envers soi-même, des révélations "honteuses", aucune trace d'héroïsme. L'Age d'Homme (1939), le livre le plus célèbre de Michel Leiris, est un exemple du genre. Il contient toutes les manies du Leiris autobiographe.(...)
n autoportrait incisif, dévalorisant (sans trémolo), imprime d'emblée et rudement sur cette œuvre une effigie qui, à la façon des armoiries, montre la voie où Leiris a choisi d'engager son écriture tout en la distinguant de celle des autres. L'Age d'Homme est en effet le premier livre à strictement parler autobiographique de Michel Leiris. L'Afrique Fantôme est un journal intime, et en tant que tel, il n'échappe pas aux lois du genre (écriture rapide, mouvements d'humeur, etc), tandis que L'Age d'Homme est un livre de confession, minutieusement écrit et mûrement réfléchi. Son auteur y tient le pari de «dire toute la vérité et rien que la vérité». Et c'est justement là que se situe la nouveauté de l'entreprise de Leiris: tout dire, ne rien cacher, dévoiler les moindres petites manies et tics intimes, mettre des défauts au grand jour.
Leiris s'est longuement expliqué là-dessus dans le prière d'insérer de 1939 et dans la célèbre préface de la réédition du livre en 1946: «De la littérature considérée comme une tauromachie». S'exposer dans et par l'écriture est la seule façon capable aux yeux de l'écrivain d' «introduire ne fût-ce que l'ombre d'une corne de taureau dans une œuvre littéraire». Leiris, très épris de tauromachie, emprunte à cet art une métaphore qui l'aidera à préciser sa conception de la littérature. Le torero, c'est lui évidemment; «l'ombre d'une corne de taureau», ce sont tous les périls auxquels ses révélations ne manqueront pas de l'exposer, ne serait-ce que par rapport à son entourage qui peut prendre très mal cette confession publique. Cela demeure la seule façon valable selon l'écrivain de rompre avec une esthétique dénuée de substance, de donner une réalité à son livre, de l'engager dans « autre chose que (des) grâces vaines de ballerine».
Dans la préface de 1946, à un moment où il est imprégné de sa nouvelle amitié avec Sartre, Leiris écrit: «Faire un livre qui soit un acte, tel est, en gros, le but qui m'apparut comme celui que je devais poursuivre, quand j'écrivis l'Age d'Homme».
L'entreprise autobiographique de Leiris dans L'Age d'Homme se ressent fortement de la psychanalyse. L'écrivain a suivi une thérapie psychanalytique avec le docteur Borel qui l'a encouragé à participer à la Mission Dakar-Djibouti. L'écrivain continuera à se faire psychanalyser, d'une façon intermittente, après son retour de l'Afrique. A cet égard, il convient de considérer l'écriture de L'Age d'Homme comme un acte visant à tout liquider pour voir clair en soi-même, pour se libérer de l'emprise de certaines choses inhibitrices. Le terme «catharsis» employé aussi bien dans le prière d'insérer de 1939 que dans la préface de 1946, est clair dans ce sens.
Au regard du titre, «L'Age d'Homme», on peut considérer qu'il ne correspond pas tout à fait au contenu du livre. Le passage de l'écrivain à son âge d'homme est moins manifeste que le fait de passer de la catégorie de l'enfance à une catégorie équivoque. Même les dernières pages dans lesquelles Leiris évoque des épisodes procédant de sa vie d'adulte baignent dans un climat d'irrésolution et d'incertitude inaptes à fixer l'écrivain dans un âge d'homme. Le livre ne se termine d'ailleurs pas avec l'une de ces phrases qui riment avec fin de l'ouvrage; il n'est même pas clos par un point, des points de suspension l'ouvrent sur une béance indéfinie: béance qui préfigure les autres livres où l'écrivain cherchera son âge d'homme (qui deviendra sa règle du jeu peut-être).
La composition de L'Age d'Homme est tout à fait remarquable. Le livre commence par la description physique de son auteur et ne plonge pas comme on pourrait le croire dans un récit rétrospectif. L'ordre chronologique n'est aucunement tenu en compte par l'écrivain. Il lui a restitué une distribution qui repose sur des entrées thématiques. Il s'agit d'une série de variations autour de thèmes auxquels l'écrivain assigne le rôle d'indicateurs de l'évolution de sa personnalité. Une espèce de décompte des souvenirs pour n'en retenir que ceux aptes à éclairer la personnalité de celui qui a «trente-quatre ans». Va-et-vient constant dans ce sens entre les souvenirs qui appartiennent à l'enfance de Leiris et les significations qu'ils entretiennent avec le monde de représentations mentales et affectives de l'écrivain.
Leiris commence par les grandes découvertes de son enfance: la mort, le vieillissement, le suicide, l'infini, l'âme, etc. Il organise ensuite le plus clair du livre autour des figures de Lucrèce et de Judith. Ces deux figures correspondent à l'idée que se fait Leiris de la femme en matière d'amour: «je ne conçois guère l'amour autrement que dans le tourment et dans les larmes; rien ne m'émeut ni ne me sollicite autant qu'une femme qui pleure (Lucrèce), si ce n'est une Judith avec des yeux à tout assassiner». Autour de Lucrèce et de Judith graviteront d'autres images liées par de profondes résonances à ces deux femmes. Leiris qui s'identifie très volontiers à Holopherne (la victime) et non pas à Sextus Tarquin (l'agresseur), écrit à la fin de son livre: «En 1933 je revins (de l'Afrique), ayant tué au moins un mythe: celui du voyage en tant que moyen d'évasion. Depuis, je ne me suis soumis à la thérapeutique (psychanalyse) que deux fois, dont l'une pour un bref laps de temps. Ce que j'y ai appris surtout c'est que, même à travers les manifestations à première vue les plus hétéroclites, l'on se retrouve toujours identique à soi-même, qu'il y a une unité dans une vie et que tout se ramène, quoi qu'on fasse, à une petite constellation de choses qu'on tend à reproduire, sous des formes diverses, un nombre illimité de fois».
C'est cette constellation de choses que l'écrivain a tenu à liquider dans ce livre, c'est cette constellation qui explique aussi la composition de L'Age d'Homme, très beau livre de Michel Leiris. A l'occasion de la réédition de son livre en 1946, Leiris note dans son Journal 1922-1989: «Un livre comme L'Age d'Homme fait de moi une ville qui livre son plan et ses clés». C'est probablement par ce livre qu'il convient de commencer lorsqu'on n'a jamais lu Michel Leiris.
Aziz Daki
http://authologies.free.fr/leiris.htmMots-clés : thème littéraire autobiographie écrivain intellectuel 20ème siècle relation homme-femme psychanalyse littérature développement de la personnalité Type : texte imprimé ; fiction Genre : autobiographie En ligne : http://authologies.free.fr/leiris.htm Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 8966 R LEI Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible PermalinkPermalinkAutoportrait de l'auteur en coureur de fond / Haruki Murakami / 10-18 (DL 2011)
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PermalinkPermalinkUn Déjeuner de soleil / Michel Deon / Gallimard (1996)
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PermalinkL'Enigme du retour / Dany Laferrière / B. Grasset (2009)
PermalinkLes Heures / Michael Cunningham / Belfond, Pierre (1999)
PermalinkL'Hirondelle avant l'orage / Robert Littell / Baker Street (2009)
PermalinkHistoire d'une vie / Aharon Appelfeld / Editions de l'Olivier (2004)
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