Titre : | Les Buddenbrook: Le Déclin d'une famille | Auteurs : | Thomas Mann, Auteur | Editeur : | Éd. du Seuil, 1981 | Collection : | Points. Roman | Importance : | 639 p. | Langues : | Français Langues originales : Allemand | | | Résumé : | Premier roman de Thomas Mann, "Les Buddenbrook" conte la splendeur et la décadence d'une famille de la bonne bourgeoisie hanséatique au 19ème siècle à partir du moment où toute la famille vient de s'installer dans une somptueuse maison qui se verra achetée à la fin de l'ouvrage par le fils de parvenus.
"Le roman se déroule d'octobre 1835 à l'automne 1877. Onze parties le composent. Le récit remonte au fondateur de la maison de commerce, Johann, un homme travailleur et pieux. Après avoir conclu un mariage d'argent, il perd son épouse, morte en couches en lui laissant un fils, Gotthold. Il se remarie avec une jeune fille fortunée de Hambourg qui lui donne un second fils, Jean. Celui-ci va être associé à la direction de la firme, puis la reprendre avec succès. Il aura, de son côté, quatre enfants : Thomas et Christian, Clara et Tony.
La partie centrale du roman est consacrée à cette troisième génération des Buddenbrook. C'est à l'aîné, Thomas, que revient la firme. Marié à une riche Hollandaise d'Amsterdam, il a lui-même un fils, Hanno. Brillant, estimé, Thomas est coopté comme membre du conseil municipal de Lubeck. Mais sous le poids de ses « obligations privées et publiques », il ressent, dès l'âge de trente-sept ans, « un relâchement de son ressort, une accélération de l'usure ». Plus tard, en méditant une page de Schopenhauer, il tombe dans une sorte d'ivresse métaphysique. S'ensuit un examen de conscience qui le plonge dans le pessimisme. Il veut voir d'abord en son fils Hanno son possible successeur. Vain espoir. Hanno dispose d'une « constitution peu robuste », et il éprouve un « frisson de répugnance et d'angoisse » devant l'avenir social qui lui est promis. Thomas s'en rend compte, lucidement. Tombé malade, il transcrit ses dernières volontés : la firme Buddenbrook devra être liquidée dans un délai d'un an après sa disparition. La dernière partie du roman raconte l'agonie de Hanno, qui meurt à seize ans, d'une fièvre typhoïde, au printemps 1877. Avec lui s'éteint la branche masculine de la famille.
Le déclin décrit par Thomas Mann rappelle un thème souvent abordé par les écrivains naturalistes de la fin du xixe siècle. Toutefois, il a peu à voir, dans Les Buddenbrook, avec l'hérédité. La décadence, ici, ne trouve pas son origine dans des tares, comme chez Zola. Elle est causée par la suprématie que finissent par prendre sur l'effort pratique, chez les individus, les aspirations personnelles et la vie intérieure.
C'est la sensibilité qui, en s'affinant, va perdre peu à peu la famille Buddenbrook. Car il faut être dur pour mener les affaires. Le seul qui soit véritablement en accord avec les nécessités d'une entreprise commerciale est son fondateur. Tout au bout de la lignée, le jeune Hanno représente l'exacte antithèse de son arrière-grand-père. La passion du théâtre et de la musique nourrit sa désespérance, et la maladie se superpose à elle pour hâter le processus destructeur qui l'habite.
Les Buddenbrook n'est pas un roman historique. Événements marquants et hommes illustres n'y sont présents que sur un mode anecdotique, à travers les discussions entre personnages. Ainsi de Napoléon, de Louis-Philippe, de la révolution de 1848, et, plus faiblement, de la guerre de 1870. Reste que, si l'histoire n'y intervient que latéralement, ce roman a pu être interprété comme l'analyse de la décadence d'une classe, la bourgeoisie allemande. Or telle n'était pas la perspective de Thomas Mann. Son intention était plutôt de mettre en évidence l'opposition entre ces deux figures que sont le Bourgeois et l'Artiste. Conformément à certaines théories de la fin du xixe siècle, il pensait que le génie artistique avait partie liée avec la maladie, la dégénérescence, la folie. Avec des variations, ce thème allait accompagner toute son œuvre. Dans Les Buddenbrook, son habileté a été cependant de rejeter cette thèse à l'arrière-plan afin de composer, avec une extraordinaire maturité pour un jeune homme qui n'en était qu'à ses débuts d'écrivain, un roman total, englobant tous les aspects de la réalité. Dans cette fresque de la bourgeoisie, on n'oubliera pas les magnifiques scènes chorales où une communauté entière vient se représenter.(...)
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/les-buddenbrook/#
le roman restitue les péripéties sociales - la révolution de 1848 et l'émergence de la Prusse, entre autres - qui marquèrent le XIXème siècle de l'autre côté du Rhin.
Cette oeuvre a suscité bien des polémiques, en effet elle figure dans la liste des livres brûlés dans les autodafés. Elle aborde un thème précis : le matérialisme bourgeois, retraçant quelques éléments significatifs de la vie d'une grande famille de la Hanse. | Mots-clés : | thème littéraire Allemagne 19ème siècle famille bourgeoisie classe sociale relation parent-enfant relation homme-femme richesse protestantisme | Thème de fiction : | famille | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/les-buddenbrook/# |
Les Buddenbrook : Le Déclin d'une famille [texte imprimé] / Thomas Mann, Auteur . - [S.l.] : Éd. du Seuil, 1981 . - 639 p.. - ( Points. Roman) . ISBN : 978-2-02-005817-9 : 8.00 Langues : Français Langues originales : Allemand | | Résumé : | Premier roman de Thomas Mann, "Les Buddenbrook" conte la splendeur et la décadence d'une famille de la bonne bourgeoisie hanséatique au 19ème siècle à partir du moment où toute la famille vient de s'installer dans une somptueuse maison qui se verra achetée à la fin de l'ouvrage par le fils de parvenus.
"Le roman se déroule d'octobre 1835 à l'automne 1877. Onze parties le composent. Le récit remonte au fondateur de la maison de commerce, Johann, un homme travailleur et pieux. Après avoir conclu un mariage d'argent, il perd son épouse, morte en couches en lui laissant un fils, Gotthold. Il se remarie avec une jeune fille fortunée de Hambourg qui lui donne un second fils, Jean. Celui-ci va être associé à la direction de la firme, puis la reprendre avec succès. Il aura, de son côté, quatre enfants : Thomas et Christian, Clara et Tony.
La partie centrale du roman est consacrée à cette troisième génération des Buddenbrook. C'est à l'aîné, Thomas, que revient la firme. Marié à une riche Hollandaise d'Amsterdam, il a lui-même un fils, Hanno. Brillant, estimé, Thomas est coopté comme membre du conseil municipal de Lubeck. Mais sous le poids de ses « obligations privées et publiques », il ressent, dès l'âge de trente-sept ans, « un relâchement de son ressort, une accélération de l'usure ». Plus tard, en méditant une page de Schopenhauer, il tombe dans une sorte d'ivresse métaphysique. S'ensuit un examen de conscience qui le plonge dans le pessimisme. Il veut voir d'abord en son fils Hanno son possible successeur. Vain espoir. Hanno dispose d'une « constitution peu robuste », et il éprouve un « frisson de répugnance et d'angoisse » devant l'avenir social qui lui est promis. Thomas s'en rend compte, lucidement. Tombé malade, il transcrit ses dernières volontés : la firme Buddenbrook devra être liquidée dans un délai d'un an après sa disparition. La dernière partie du roman raconte l'agonie de Hanno, qui meurt à seize ans, d'une fièvre typhoïde, au printemps 1877. Avec lui s'éteint la branche masculine de la famille.
Le déclin décrit par Thomas Mann rappelle un thème souvent abordé par les écrivains naturalistes de la fin du xixe siècle. Toutefois, il a peu à voir, dans Les Buddenbrook, avec l'hérédité. La décadence, ici, ne trouve pas son origine dans des tares, comme chez Zola. Elle est causée par la suprématie que finissent par prendre sur l'effort pratique, chez les individus, les aspirations personnelles et la vie intérieure.
C'est la sensibilité qui, en s'affinant, va perdre peu à peu la famille Buddenbrook. Car il faut être dur pour mener les affaires. Le seul qui soit véritablement en accord avec les nécessités d'une entreprise commerciale est son fondateur. Tout au bout de la lignée, le jeune Hanno représente l'exacte antithèse de son arrière-grand-père. La passion du théâtre et de la musique nourrit sa désespérance, et la maladie se superpose à elle pour hâter le processus destructeur qui l'habite.
Les Buddenbrook n'est pas un roman historique. Événements marquants et hommes illustres n'y sont présents que sur un mode anecdotique, à travers les discussions entre personnages. Ainsi de Napoléon, de Louis-Philippe, de la révolution de 1848, et, plus faiblement, de la guerre de 1870. Reste que, si l'histoire n'y intervient que latéralement, ce roman a pu être interprété comme l'analyse de la décadence d'une classe, la bourgeoisie allemande. Or telle n'était pas la perspective de Thomas Mann. Son intention était plutôt de mettre en évidence l'opposition entre ces deux figures que sont le Bourgeois et l'Artiste. Conformément à certaines théories de la fin du xixe siècle, il pensait que le génie artistique avait partie liée avec la maladie, la dégénérescence, la folie. Avec des variations, ce thème allait accompagner toute son œuvre. Dans Les Buddenbrook, son habileté a été cependant de rejeter cette thèse à l'arrière-plan afin de composer, avec une extraordinaire maturité pour un jeune homme qui n'en était qu'à ses débuts d'écrivain, un roman total, englobant tous les aspects de la réalité. Dans cette fresque de la bourgeoisie, on n'oubliera pas les magnifiques scènes chorales où une communauté entière vient se représenter.(...)
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/les-buddenbrook/#
le roman restitue les péripéties sociales - la révolution de 1848 et l'émergence de la Prusse, entre autres - qui marquèrent le XIXème siècle de l'autre côté du Rhin.
Cette oeuvre a suscité bien des polémiques, en effet elle figure dans la liste des livres brûlés dans les autodafés. Elle aborde un thème précis : le matérialisme bourgeois, retraçant quelques éléments significatifs de la vie d'une grande famille de la Hanse. | Mots-clés : | thème littéraire Allemagne 19ème siècle famille bourgeoisie classe sociale relation parent-enfant relation homme-femme richesse protestantisme | Thème de fiction : | famille | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/les-buddenbrook/# |
|  |