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20 résultat(s) recherche sur le mot-clé 'condition paysanne'




Titre : Pluie et vent sur Télumée Miracle Auteurs : Simone SCHWARZ-BART, Auteur Editeur : Éd. du Seuil, 1995 Collection : Points num. 39 Importance : 254 p. Langues : Français Résumé : Télumée, paysanne de la Guadeloupe née au début du siècle, a été élevée par sa grande-mère, "haute négresse" justement nommée Reine Sans Nom. Télumée a souffert de sa condition de femme, de Noire et d'exploitée. Pourtant, qu'elle soit en compagnie d'Elie ou au côté d'Amboise, le révolté, sa volonté de bonheur, de "récolter par pleins paniers cette douceur qui tombe du ciel", est la plus forte. Voici l'univers des Antilles, avec ses couleurs, ses odeurs, sa vérité secrète, livré par une romancière qui s'approprie la langue française pour la soumettre à la musique noire.
Petite-fille d'une négresse à la beauté légendaire, Télumée s'use les mains dans une plantation de canne à sucre.
Chassée par un mari alcoolique, elle se réfugie chez Ambroise le sage et le révolté. Malgré sa condition et son statut d'exploitée, Télumée possède un trésor inestimable : l'amour de la vie.
Son récit fait chanter la langue française au rythme de la musique noire.
« Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici même, en Guadeloupe, que je choisirais de renaître, souffrir et mourir. »Mots-clés : thème littéraire Antilles françaises département de la Guadeloupe racisme discrimination raciale discrimination sexuelle condition féminine relation homme-femme créole : langue relation grand-parent-enfant condition paysanne milieu rural esclavage canne à sucre plante industrielle plante tropicale contestation révolte comportement social pauvreté exclusion sociale Type : texte imprimé ; fiction Genre : roman En ligne : http://french.agnesscott.edu/pluieetvent.htm Pluie et vent sur Télumée Miracle [texte imprimé] / Simone SCHWARZ-BART, Auteur . - [S.l.] : Éd. du Seuil, 1995 . - 254 p.. - (Points; 39) .
ISBN : 978-2-02-023925-7 : 6.00
Langues : Français
Résumé : Télumée, paysanne de la Guadeloupe née au début du siècle, a été élevée par sa grande-mère, "haute négresse" justement nommée Reine Sans Nom. Télumée a souffert de sa condition de femme, de Noire et d'exploitée. Pourtant, qu'elle soit en compagnie d'Elie ou au côté d'Amboise, le révolté, sa volonté de bonheur, de "récolter par pleins paniers cette douceur qui tombe du ciel", est la plus forte. Voici l'univers des Antilles, avec ses couleurs, ses odeurs, sa vérité secrète, livré par une romancière qui s'approprie la langue française pour la soumettre à la musique noire.
Petite-fille d'une négresse à la beauté légendaire, Télumée s'use les mains dans une plantation de canne à sucre.
Chassée par un mari alcoolique, elle se réfugie chez Ambroise le sage et le révolté. Malgré sa condition et son statut d'exploitée, Télumée possède un trésor inestimable : l'amour de la vie.
Son récit fait chanter la langue française au rythme de la musique noire.
« Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici même, en Guadeloupe, que je choisirais de renaître, souffrir et mourir. »Mots-clés : thème littéraire Antilles françaises département de la Guadeloupe racisme discrimination raciale discrimination sexuelle condition féminine relation homme-femme créole : langue relation grand-parent-enfant condition paysanne milieu rural esclavage canne à sucre plante industrielle plante tropicale contestation révolte comportement social pauvreté exclusion sociale Type : texte imprimé ; fiction Genre : roman En ligne : http://french.agnesscott.edu/pluieetvent.htm Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 7827 R SCH Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible Archives du communisme : les paysans contre Staline / Nicolas Werth / Société d'éditions scientifiques (2005) in L'Histoire (Paris. 1978), 296 (03/2005)
[article]
Titre : Archives du communisme : les paysans contre Staline Auteurs : Nicolas Werth, Auteur Editeur : Société d'éditions scientifiques, 2005 Article en page(s) : p.77-85 Langues : Français
in L'Histoire (Paris. 1978) > 296 (03/2005)Résumé : Retour historique, en 2005, sur la rébellion paysanne russe vers 1930 contre la collectivisation imposée par le régime stalinien. Objectifs du pouvoir et actions. Procédés de la résistance massive et bilan : famine en 1932 et crise agricole jusqu'à la chute du régime soviétique. Encadré sur l'utilisation de l'intimidation policière pour imposer la collectivisation. Bibliographie, carte, graphique, schéma. Catégories : URSS Mots-clés : condition paysanne révolte populaire stalinisme 1900-1945 Type : texte imprimé ; documentaire Genre : article de périodique [article] Archives du communisme : les paysans contre Staline [texte imprimé] / Nicolas Werth, Auteur . - [S.l.] : Société d'éditions scientifiques, 2005 . - p.77-85.
Langues : Français
in L'Histoire (Paris. 1978) > 296 (03/2005)
Résumé : Retour historique, en 2005, sur la rébellion paysanne russe vers 1930 contre la collectivisation imposée par le régime stalinien. Objectifs du pouvoir et actions. Procédés de la résistance massive et bilan : famine en 1932 et crise agricole jusqu'à la chute du régime soviétique. Encadré sur l'utilisation de l'intimidation policière pour imposer la collectivisation. Bibliographie, carte, graphique, schéma. Catégories : URSS Mots-clés : condition paysanne révolte populaire stalinisme 1900-1945 Type : texte imprimé ; documentaire Genre : article de périodique Façons de dire, façons de faire / YVONNE VERDIER / Gallimard (1997)
Titre : Façons de dire, façons de faire Auteurs : YVONNE VERDIER, Auteur Editeur : Gallimard, 1997 Importance : 347p Langues : Français Résumé : Ce livre résulte d'une importante enquête ethnographique menée à Minot, village du châtillonnais. Réalisée collectivement par une équipe de chercheurs du C.N.R.S., de l'E.H.E.S.S. et du laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, cette enquête “en profondeur” - elle durera huit ans, de 1968 à 1975, - aboutira à la publication de nombreux ouvrages et articles par les différents chercheurs impliqués: Tina JOLAS, Marie-Claude PINGAUD, Yvonne VERDIER et Françoise ZONABEND.
Partant d'une des activités majeures du système bio-économique paysan, “tuer et faire le cochon”(boudin, gruotte, lard, jambons), l'auteur met en évidence tout un champs de représentations associant des données sans rapport apparent tels que le saloir, les menstrues, les phénomènes météorologiques, la rousseur, le cycle lunaire. Cette synthèse s'opère autour d'une notion centrale: le calendrier et l'organisation du temps qu'il structure. ( cf. bibliographie de l'ouvrage, not. Cl. Gaignebet, “le combat de Carnaval et de Carême de P. Bruegel (1559).” Parmi les nombreuses activités de la ferme, celle qui consiste à “tuer le cochon” revêt une importance particulière tant par son aspect économique en jeu (élément de base de l'alimentation paysanne) que par la répartition des rôles masculins et féminins, le système d'échange et de réciprocité (la “part”) et la symbolique gestuelle et verbale qu'elle met en scène. Au centre de cette activité, le saloir dans lequel se fait le lard. Autour de celui-ci, un interdit puissant frappe les femme: - “Quand on a ses règles, le saloir, il faut pas y aller, ça fait tourner le lard, tout est perdu.” Ce qui est reconnu à Minot, c'est qu'une femme, lorsqu'elle est indisposée, précipite une échéance naturelle, la putréfaction de son corps accélérant celle du lard que la technique de la salaison a précisément pour but de retarder.- “Que ça tourne, c'est rapport à la salaison de la femme” (1) ou “c'est le goût du sang.”...Mots-clés : ethnologie : science vie sociale femme étude sociologique condition paysanne paysan mythe croyance populaire Index. décimale : 306 Culture et normes de comportement Type : texte imprimé ; documentaire Genre : documentaire Façons de dire, façons de faire [texte imprimé] / YVONNE VERDIER, Auteur . - [S.l.] : Gallimard, 1997 . - 347p.
ISBN : 978-2-07-028246-3 : 175,00
Langues : Français
Résumé : Ce livre résulte d'une importante enquête ethnographique menée à Minot, village du châtillonnais. Réalisée collectivement par une équipe de chercheurs du C.N.R.S., de l'E.H.E.S.S. et du laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, cette enquête “en profondeur” - elle durera huit ans, de 1968 à 1975, - aboutira à la publication de nombreux ouvrages et articles par les différents chercheurs impliqués: Tina JOLAS, Marie-Claude PINGAUD, Yvonne VERDIER et Françoise ZONABEND.
Partant d'une des activités majeures du système bio-économique paysan, “tuer et faire le cochon”(boudin, gruotte, lard, jambons), l'auteur met en évidence tout un champs de représentations associant des données sans rapport apparent tels que le saloir, les menstrues, les phénomènes météorologiques, la rousseur, le cycle lunaire. Cette synthèse s'opère autour d'une notion centrale: le calendrier et l'organisation du temps qu'il structure. ( cf. bibliographie de l'ouvrage, not. Cl. Gaignebet, “le combat de Carnaval et de Carême de P. Bruegel (1559).” Parmi les nombreuses activités de la ferme, celle qui consiste à “tuer le cochon” revêt une importance particulière tant par son aspect économique en jeu (élément de base de l'alimentation paysanne) que par la répartition des rôles masculins et féminins, le système d'échange et de réciprocité (la “part”) et la symbolique gestuelle et verbale qu'elle met en scène. Au centre de cette activité, le saloir dans lequel se fait le lard. Autour de celui-ci, un interdit puissant frappe les femme: - “Quand on a ses règles, le saloir, il faut pas y aller, ça fait tourner le lard, tout est perdu.” Ce qui est reconnu à Minot, c'est qu'une femme, lorsqu'elle est indisposée, précipite une échéance naturelle, la putréfaction de son corps accélérant celle du lard que la technique de la salaison a précisément pour but de retarder.- “Que ça tourne, c'est rapport à la salaison de la femme” (1) ou “c'est le goût du sang.”...Mots-clés : ethnologie : science vie sociale femme étude sociologique condition paysanne paysan mythe croyance populaire Index. décimale : 306 Culture et normes de comportement Type : texte imprimé ; documentaire Genre : documentaire Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 6652 306 VER Livre 2. Documentaires 300 Sciences Sociales Disponible Histoire d'une vie / Aharon Appelfeld / Editions de l'Olivier (2004)
Titre : Histoire d'une vie Auteurs : Aharon Appelfeld Editeur : Editions de l'Olivier, 2004 Importance : 237 p. Langues : Français Langues originales : Hébreu Résumé : Prix Médicis étranger 2004.
Aharon Appelfeld a dix ans lorsqu'il s'évade du camp de concentration. Il se réfugie dans la forêt, survit grâce aux marginaux - voleurs, vagabonds, prostituées – qui le protègent. Nous sommes en Roumanie, à la frontière de l'Ukraine, en 1942. À la fin de la guerre, après plusieurs années d'errance, Aharon Appelfeld s'embarque pour la Palestine. Sa solitude est totale, son désarroi absolu. Quelques grands aînés lui ouvrent le chemin. Grâce à Gershom Scholem, il comprend qu'il est porteur d'un héritage, celui du judaïsme européen, et que son refus équivaudrait à un suicide. Grâce à Max Brod, il découvre Kafka : une écriture sèche, débarrassée du 'kitsch allemand '; et surtout une description rigoureuse de ce qu'il a vécu, lui, pendant la guerre, et qu'il ne peut formuler avec des mots.
Ce livre n'est pas à proprement parler une autobiographie, ou alors c'est une autobiographie problématique et fragmentaire dont la progression n'est pas véritablement chronologique, même si l'auteur y rend compte de l'évolution qui l'a mené à l'écriture, de l'enfance détruite par la guerre aux premiers livres publiés.
Aharon Appelfeld est né en 1932 en Roumanie. Il y vit d'abord une petite enfance heureuse, entre une mère tendre, un père plus lointain, et des séjours à la campagne auprès de ses grands-parents, des Juifs pratiquants. Ses impressions d'enfant à la synagogue seront longtemps ses seuls contacts avec la religion. Puis son monde s'écroule avec le durcissement du régime, la mort de sa mère, l'exil dans le ghetto, puis la longue marche vers un camp de concentration ukrainien d'où il parvient à s'échapper. A dix ans à peine, le voilà contraint de survivre seul dans la forêt pendant des mois, de trouver refuge pour l'hiver chez des paysans qui lui donnent un abri et de la nourriture contre du travail, à condition qu'il leur cache ses véritables origines. "Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Le coeur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur."
A la fin de la guerre, un autre voyage commence pour lui, à travers les camps de rescapés, puis sur les bateaux qui les emmènent en Palestine. Ce périple est l'occasion d'une multitude d'anecdotes, de rencontres, les unes étonnantes, les autres effrayantes, comme si les lambeaux rassemblés d'un peuple reconstituaient alors une société avec ses ombres et ses lumières, ses crapules, ses justes et ses enfants à moitié perdus, dont nul ne sait encore ce qu'ils pourront devenir. A son arrivée en Palestine, le jeune garçon se retrouve dans un camp de jeunesse, puis dans une école agricole, où le travail de la terre l'apaise, mais il doit faire ensuite son service militaire. Il tient épisodiquement pendant ces années un journal dont les balbutiements et les lacunes mêmes reflètent sa difficulté à se reconstruire, et le problème du rapport à la langue est alors crucial: le jeune garçon est en effet passé, sans espoir de retour, de l'univers linguistique qui était celui de sa famille, où l'on parlait l'allemand et le yiddish, à une nouvelle terre où la seule langue valorisée est l'hébreu: "L'effort pour conserver ma langue maternelle dans un entourage qui m'en imposait une autre était vain. Elle s'appauvrissait de semaine en semaine et à la fin de la première année il n'en demeura que quelques brandons sauvés des flammes. Cette douleur n'était pas univoque. Ma mère avait été assassinée au début de la guerre, et durant les années qui suivirent j'avais conservé en moi son visage, en croyant qu'à la fin de la guerre je la retrouverais et que notre vie redeviendrait ce qu'elle avait été. Ma langue maternelle et ma mère ne faisaient qu'un. A présent, avec l'extinction de la langue en moi, je sentais que ma mère mourait une seconde fois."
Les années passées à l'université lui permettront de compléter une formation scolaire trop tôt interrompue, mais surtout de renouer, en terre d'Israël, avec sa culture d'origine, en étudiant au département de yiddish: "L'année 1952 n'annonçait aucun changement à l'égard de cette langue: elle symbolisait la diaspora, la faiblesse et le relâchement. Tout le monde la dénigrait, elle était devenue un objet de dérision et de sarcasme. Mais il y avait dans ce mépris quelque chose qui me la fit choisir. Sa condition d'orpheline résonnait avec mon statut d'orphelin." Au contact de professeurs et d'écrivains tels que Martin Buber ou Agnon, Aharon Appelfeld va à la fois entrer en contact avec les racines de la culture juive, mais aussi trouver sa propre expression, non sans tâtonnements et difficultés. "Les gens de ma génération ont très peu parlé à leurs enfants de leur maison, et de ce qui leur était advenu pendant la guerre. L'histoire de leur vie leur a été arrachée sans cicatriser. Ils n'ont pas su ouvrir la porte qui menait à la part obscure de leur vie, et c'est ainsi que la barrière entre eux et leurs descendants s'est érigée. (...) Chaque fois que vous êtes enfin prêt à parler de ce temps-là, la mémoire fait défaut et la langue se colle au palais. Et puis, vous ne dites rien qui vaille. Il arrive parfois que les mots commencent à sortir de votre bouche, vous racontez, vous abondez, comme si un cours d'eau bouché s'était ouvert. Mais vous vous rendez compte aussitôt que c'est un écoulement plat, chronologique et extérieur, sans flamme intérieure. La parole coule, coule, mais vous ne révélez rien et vous sortez tête basse."
Devenir écrivain, ce n'est pas seulement avoir quelque chose à raconter, un témoignage à faire, quelle que soit la nécessité de le faire. C'est aussi trouver les mots qui permettront de créer entre cette expérience et le lecteur un contact vivant. "Je n'ai pas l'impression d'écrire sur le passé. Le passé en lui-même est un très mauvais matériau pour la littérature. La littérature est un présent brûlant, non au sens journalistique, mais comme une aspiration à transcender le temps en une présence éternelle."
Catherine RaucyMots-clés : thème littéraire témoignage guerre mondiale : 1939-1945 Juifs déportation récit de vie maturité développement de la personnalité Roumanie Israël jeunesse Enfance Adolescence Violation des droits de l'homme Camp de concentration Errance Solitude Judaïsme Kafka Autobiographie Forêt Condition paysanne voyage Hébreu Langue maternelle Yiddish diaspora juive Palestine Orphelin exil Culture juive Mémoire Souvenir Ecrivain Type : texte imprimé ; fiction Genre : autobiographie/roman Histoire d'une vie [texte imprimé] / Aharon Appelfeld . - [S.l.] : Editions de l'Olivier, 2004 . - 237 p.
ISBN : 978-2-87929-439-1 : 19,50
Langues : Français Langues originales : Hébreu
Résumé : Prix Médicis étranger 2004.
Aharon Appelfeld a dix ans lorsqu'il s'évade du camp de concentration. Il se réfugie dans la forêt, survit grâce aux marginaux - voleurs, vagabonds, prostituées – qui le protègent. Nous sommes en Roumanie, à la frontière de l'Ukraine, en 1942. À la fin de la guerre, après plusieurs années d'errance, Aharon Appelfeld s'embarque pour la Palestine. Sa solitude est totale, son désarroi absolu. Quelques grands aînés lui ouvrent le chemin. Grâce à Gershom Scholem, il comprend qu'il est porteur d'un héritage, celui du judaïsme européen, et que son refus équivaudrait à un suicide. Grâce à Max Brod, il découvre Kafka : une écriture sèche, débarrassée du 'kitsch allemand '; et surtout une description rigoureuse de ce qu'il a vécu, lui, pendant la guerre, et qu'il ne peut formuler avec des mots.
Ce livre n'est pas à proprement parler une autobiographie, ou alors c'est une autobiographie problématique et fragmentaire dont la progression n'est pas véritablement chronologique, même si l'auteur y rend compte de l'évolution qui l'a mené à l'écriture, de l'enfance détruite par la guerre aux premiers livres publiés.
Aharon Appelfeld est né en 1932 en Roumanie. Il y vit d'abord une petite enfance heureuse, entre une mère tendre, un père plus lointain, et des séjours à la campagne auprès de ses grands-parents, des Juifs pratiquants. Ses impressions d'enfant à la synagogue seront longtemps ses seuls contacts avec la religion. Puis son monde s'écroule avec le durcissement du régime, la mort de sa mère, l'exil dans le ghetto, puis la longue marche vers un camp de concentration ukrainien d'où il parvient à s'échapper. A dix ans à peine, le voilà contraint de survivre seul dans la forêt pendant des mois, de trouver refuge pour l'hiver chez des paysans qui lui donnent un abri et de la nourriture contre du travail, à condition qu'il leur cache ses véritables origines. "Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Le coeur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur."
A la fin de la guerre, un autre voyage commence pour lui, à travers les camps de rescapés, puis sur les bateaux qui les emmènent en Palestine. Ce périple est l'occasion d'une multitude d'anecdotes, de rencontres, les unes étonnantes, les autres effrayantes, comme si les lambeaux rassemblés d'un peuple reconstituaient alors une société avec ses ombres et ses lumières, ses crapules, ses justes et ses enfants à moitié perdus, dont nul ne sait encore ce qu'ils pourront devenir. A son arrivée en Palestine, le jeune garçon se retrouve dans un camp de jeunesse, puis dans une école agricole, où le travail de la terre l'apaise, mais il doit faire ensuite son service militaire. Il tient épisodiquement pendant ces années un journal dont les balbutiements et les lacunes mêmes reflètent sa difficulté à se reconstruire, et le problème du rapport à la langue est alors crucial: le jeune garçon est en effet passé, sans espoir de retour, de l'univers linguistique qui était celui de sa famille, où l'on parlait l'allemand et le yiddish, à une nouvelle terre où la seule langue valorisée est l'hébreu: "L'effort pour conserver ma langue maternelle dans un entourage qui m'en imposait une autre était vain. Elle s'appauvrissait de semaine en semaine et à la fin de la première année il n'en demeura que quelques brandons sauvés des flammes. Cette douleur n'était pas univoque. Ma mère avait été assassinée au début de la guerre, et durant les années qui suivirent j'avais conservé en moi son visage, en croyant qu'à la fin de la guerre je la retrouverais et que notre vie redeviendrait ce qu'elle avait été. Ma langue maternelle et ma mère ne faisaient qu'un. A présent, avec l'extinction de la langue en moi, je sentais que ma mère mourait une seconde fois."
Les années passées à l'université lui permettront de compléter une formation scolaire trop tôt interrompue, mais surtout de renouer, en terre d'Israël, avec sa culture d'origine, en étudiant au département de yiddish: "L'année 1952 n'annonçait aucun changement à l'égard de cette langue: elle symbolisait la diaspora, la faiblesse et le relâchement. Tout le monde la dénigrait, elle était devenue un objet de dérision et de sarcasme. Mais il y avait dans ce mépris quelque chose qui me la fit choisir. Sa condition d'orpheline résonnait avec mon statut d'orphelin." Au contact de professeurs et d'écrivains tels que Martin Buber ou Agnon, Aharon Appelfeld va à la fois entrer en contact avec les racines de la culture juive, mais aussi trouver sa propre expression, non sans tâtonnements et difficultés. "Les gens de ma génération ont très peu parlé à leurs enfants de leur maison, et de ce qui leur était advenu pendant la guerre. L'histoire de leur vie leur a été arrachée sans cicatriser. Ils n'ont pas su ouvrir la porte qui menait à la part obscure de leur vie, et c'est ainsi que la barrière entre eux et leurs descendants s'est érigée. (...) Chaque fois que vous êtes enfin prêt à parler de ce temps-là, la mémoire fait défaut et la langue se colle au palais. Et puis, vous ne dites rien qui vaille. Il arrive parfois que les mots commencent à sortir de votre bouche, vous racontez, vous abondez, comme si un cours d'eau bouché s'était ouvert. Mais vous vous rendez compte aussitôt que c'est un écoulement plat, chronologique et extérieur, sans flamme intérieure. La parole coule, coule, mais vous ne révélez rien et vous sortez tête basse."
Devenir écrivain, ce n'est pas seulement avoir quelque chose à raconter, un témoignage à faire, quelle que soit la nécessité de le faire. C'est aussi trouver les mots qui permettront de créer entre cette expérience et le lecteur un contact vivant. "Je n'ai pas l'impression d'écrire sur le passé. Le passé en lui-même est un très mauvais matériau pour la littérature. La littérature est un présent brûlant, non au sens journalistique, mais comme une aspiration à transcender le temps en une présence éternelle."
Catherine RaucyMots-clés : thème littéraire témoignage guerre mondiale : 1939-1945 Juifs déportation récit de vie maturité développement de la personnalité Roumanie Israël jeunesse Enfance Adolescence Violation des droits de l'homme Camp de concentration Errance Solitude Judaïsme Kafka Autobiographie Forêt Condition paysanne voyage Hébreu Langue maternelle Yiddish diaspora juive Palestine Orphelin exil Culture juive Mémoire Souvenir Ecrivain Type : texte imprimé ; fiction Genre : autobiographie/roman Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 20879 R APP Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible Lambeaux / Charles Juliet / Gallimard (2004)
Titre : Lambeaux Auteurs : Charles Juliet Editeur : Gallimard, 2004 Collection : Folio num. 2948 Importance : 154 p. Langues : Français Résumé : Dans ce texte autobiographique, paru en 1995, l’auteur, Charles Juliet, retrace son enfance après avoir évoqué sa mère paysanne. Le narrateur adulte utilise le tu pour s’adresser à sa mère et à l’enfant qu’il était.
Lambeaux marque un tournant essentiel dans l'écriture de Charles Juliet. Il le libère et le fera ensuite passer de la poésie et des journaux à la fiction. L'auteur y vide pour la première fois sa mémoire, dénoue le noeud de son malaise et l'origine de son écriture : la mort de sa mère alors qu'il n'a que quelques mois. Par des phrases lentes, granitiques, il accède aux racines tranchées, extirpe sa mère du rien en lui donnant la parole.
La deuxième partie dit l'autre mère. Celle qui l'a recueilli. La "toute-donnée" qui ne se plaint pas et parle peu. Charles Juliet lui prête également ses mots. Il fouille, met à jour la pensée de cette femme, ce "chef-d'oeuvre d'humanité" qui l'a sauvé de la folie ou du suicide.
Derrière ce double portrait, Charles Juliet relate aussi la lente gestation de son être, par-delà les peurs, les blessures, les aridités. Par-delà la culpabilité. Jusqu'à cet instant où le brouillard se dissipe, où une force tranquille s'installe et lui permet à nouveau d'adhérer à la vie. --Laure Anciel
Récit autobiographique, « Lambeaux » raconte par fragments la vie de sa mère naturelle, puis celle de sa mère nourricière, en s’adressant directement à elles (emploie du « tu »). On y découvre également la genèse de son œuvre et son difficile apprentissage de l’écriture.
La mère naturelle connait une enfance paysanne dans la France du début du XXème siècle. Dure discipline des travaux des champs, austérité du cadre familial. Aînée d’une fratrie de quatre filles, elle se charge de ses sœurs avec une abnégation sans faille. Mais elle ne parvient pas à s’épanouir et son mal de vivre va croissant, qui l’entrainera dans ce qu’il y a de pire…
Recueilli bébé par une nourrisse, l’auteur découvre amour et douceur dans une autre famille paysanne qu’il aura du mal à quitter pour devenir enfant de troupe, dans une école militaire où il va découvrir son goût pour la littérature. Au point de décider, dès les études écourtées, de devenir écrivain et de ne se consacrer qu’à cela.
http://geometrievariable.hautetfort.com/archive/2009/08/24/lambeaux-charles-juliet.htmlMots-clés : thème littéraire autobiographie France 20ème siècle enfance relation parent-enfant relation mère-fils mal de vivre état dépressif condition féminine pauvreté milieu rural condition paysanne développement de la personnalité développement affectif écrivain création artistique création littéraire nature morte composition plastique thème pictural condition humaine solitude question philosophique vanité (peinture ) Type : texte imprimé ; fiction Genre : autobiographie/roman Lambeaux [texte imprimé] / Charles Juliet . - [S.l.] : Gallimard, 2004 . - 154 p.. - (Folio; 2948) .
ISBN : 978-2-07-040086-7 : 4,50
Langues : Français
Résumé : Dans ce texte autobiographique, paru en 1995, l’auteur, Charles Juliet, retrace son enfance après avoir évoqué sa mère paysanne. Le narrateur adulte utilise le tu pour s’adresser à sa mère et à l’enfant qu’il était.
Lambeaux marque un tournant essentiel dans l'écriture de Charles Juliet. Il le libère et le fera ensuite passer de la poésie et des journaux à la fiction. L'auteur y vide pour la première fois sa mémoire, dénoue le noeud de son malaise et l'origine de son écriture : la mort de sa mère alors qu'il n'a que quelques mois. Par des phrases lentes, granitiques, il accède aux racines tranchées, extirpe sa mère du rien en lui donnant la parole.
La deuxième partie dit l'autre mère. Celle qui l'a recueilli. La "toute-donnée" qui ne se plaint pas et parle peu. Charles Juliet lui prête également ses mots. Il fouille, met à jour la pensée de cette femme, ce "chef-d'oeuvre d'humanité" qui l'a sauvé de la folie ou du suicide.
Derrière ce double portrait, Charles Juliet relate aussi la lente gestation de son être, par-delà les peurs, les blessures, les aridités. Par-delà la culpabilité. Jusqu'à cet instant où le brouillard se dissipe, où une force tranquille s'installe et lui permet à nouveau d'adhérer à la vie. --Laure Anciel
Récit autobiographique, « Lambeaux » raconte par fragments la vie de sa mère naturelle, puis celle de sa mère nourricière, en s’adressant directement à elles (emploie du « tu »). On y découvre également la genèse de son œuvre et son difficile apprentissage de l’écriture.
La mère naturelle connait une enfance paysanne dans la France du début du XXème siècle. Dure discipline des travaux des champs, austérité du cadre familial. Aînée d’une fratrie de quatre filles, elle se charge de ses sœurs avec une abnégation sans faille. Mais elle ne parvient pas à s’épanouir et son mal de vivre va croissant, qui l’entrainera dans ce qu’il y a de pire…
Recueilli bébé par une nourrisse, l’auteur découvre amour et douceur dans une autre famille paysanne qu’il aura du mal à quitter pour devenir enfant de troupe, dans une école militaire où il va découvrir son goût pour la littérature. Au point de décider, dès les études écourtées, de devenir écrivain et de ne se consacrer qu’à cela.
http://geometrievariable.hautetfort.com/archive/2009/08/24/lambeaux-charles-juliet.htmlMots-clés : thème littéraire autobiographie France 20ème siècle enfance relation parent-enfant relation mère-fils mal de vivre état dépressif condition féminine pauvreté milieu rural condition paysanne développement de la personnalité développement affectif écrivain création artistique création littéraire nature morte composition plastique thème pictural condition humaine solitude question philosophique vanité (peinture ) Type : texte imprimé ; fiction Genre : autobiographie/roman Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 19543 R JUL Livre 1. Fictions 1. Romans Exclu du prêt 36083 R JUL Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible 36084 R JUL Livre 1. Fictions 1. Romans Disponible Usar el cuerpo para pedir la tierra / Karina Delgado-Bogota / Société maubeugeoise d'édition (2016) in Vocable (ed. espanola), 719 (12/05/2016)
Permalink1936, La Guerre d'Espagne commence / EMILE TEMIME / Editions Complexe (2006)
PermalinkBombay submergée par une vague de paysans désespérés / Guillaume Delacroix / Le Monde Editions (2018) in Le Monde (Paris. 1944), 22758 (14/03/2018)
PermalinkUne Femme de ferme / David DUMORTIER / Cheyne (2006)
PermalinkPermalinkPermalinkPermalinkJean-luc persécuté / CHARLES-FERDINAND RAMUZ / B. Grasset (1988)
PermalinkPermalinkPaysans dans la societe francaise : de la revolution a nos jours / Annie Moulin / Éd. du Seuil (1988)
PermalinkLes paysans indiens révoltés contre une loi foncière / Julien Bouissou / Le Monde Editions (2015) in Le Monde (Paris. 1944), 21857 (25/04/2015)
Permalink"Les paysans sont le moteur de l’histoire" / Jean-Marc Moriceau / Société d'éditions scientifiques (2012) in L'Histoire (Paris. 1978), 380 (10/2012)
PermalinkPermalinkRester vertical d'Alain Guiraudie / Jean-Marc Lalanne / Les Editions Indépendantes (2016) in Les inrockuptibles, 1082 (23/08/2016)
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