Titre : | Le Paradis - un peu plus loin | Auteurs : | Mario Vargas Llosa, Auteur | Editeur : | Gallimard, 2010 | Collection : | Folio | Importance : | 599 p. | Langues : | Français Langues originales : Espagnol | | | Résumé : | C'est assurément un livre d'exception que celui-ci. Livre d'exception, parce qu'il choisit de nous faire pénétrer dans l'intime, dans le psychologique, dans l'analytique, de deux personnes, elles-mêmes d'exception. Rien de moins que Paul Gauguin et sa grand-mère, Flora Tristan. Et toute l'ambition de l'ouvrage est là, retracer les quelques mois, chaotiques pour les deux, qui précèdent la fin de chacun. 1803 - 1903, cent ans les séparent.
Magistral. Ni vraiment un roman, ni vraiment une biographie, "le Paradis - un peu plus loin" est les deux à la fois, mâtiné d'un talent de conteur rarement égalé et d'une érudition sans faille.
L'un des personnages, Paul Gauguin naturellement, est plus connu. La fin de sa vie, assez misérable, certainement moins. Son passé d'agent de change, ses étâts d'âmes, son rapport particulier à la sexualité, tout cela étonne. Gauguin énerve, on enrage. Mais, c'est plein d'admiration devant la puissance du personnage, devant l'entêtement jusqu'au-boutiste du peintre des Iles Marquises qu'on referme le livre de Mario Vargas Llosa.
Le véritable exploit de l'auteur péruvien est sans doute d'avoir ressuscité Flora Tristan. Née princesse d'une famille espagnole installée au Pérou, mais issue d'une union invalide, cette belle andalouse finira enserrée dans le corset d'un mariage minable, battue par son mari, un médiocre graveur répondant au nom d'André Chazal. Douée d'une force de caractère sans précédent, elle s'en déliera, tant bien que mal, à la mesure de ses moyens, fuyant le tragique de son existence. Voyage au Pérou, ensuite, pour y retrouver sa famille, dont elle tirera un livre exceptionnel. Retour à Paris, enfin. Elle se sensibilise aux idées de Fourier et d'autres, écrit, voyage et développe le projet d'une "union ouvrière". Ce sont les derniers mois de son périple que relate l'écrivain d'Arequipa. Ces mois de propagande entre Auxerre, Lyon, Marseille et Bordeaux, alors pourtant même que sa santé était au plus mal.
Féministe, paria, ouvriériste, humaniste, absolutiste, Flora Tristan était tout cela, un destin hors normes, dotant ainsi Paul Gauguin d'un patrimoine génétique considérable. Et c'est ce que nous rappelle Mario Vargas Llosa, dans un récit émouvant et passionnant, certainement l'un de ses meilleurs.
http://unmondedesoeuvres.blogspot.com/2007/09/le-paradis-un-peu-plus-loin.html
"26 septembre 2003
Tania VACHON
Jacques LÉTOURNEAU
Le Paradis - un peu plus loin
De l’auteur péruvien, Mario Vargas Llosa
À leur manière, les deux protagonistes du dernier récit de Mario Vargas Llosa sont marginaux, profondément insoumis, libertaires et revendicateurs.
L’histoire débute avec le parcours de Flora Tristan, née en France en 1803 sous le règne de Louis-Philippe, qui nous fait pénétrer dans les méandres de la révolution industrielle. Les origines péruviennes de son père serviront d’assises à sa prise de conscience des injustices dont sont imprégnés les rapports humains. Elle retournera en France après un court séjour au Pérou avec le dessein d’organiser les ouvriers. Elle rêve de la création d’une union ouvrière, fonde les aspirations d’une révolution féministe et pacifique.
De son côté, Paul Gauguin, petit-fils de Flora, quitte le monde des affaires, abandonne sa femme et ses cinq enfants, se fait impressionniste et trouve refuge en Polynésie. Koké, son surnom choisi par ses amis maoris, trouve enfin chez eux l’expression la plus sincère des êtres humains, ceux dont la civilisation n’a pas encore souillé la pureté. Il y définit, à sa façon, les contours d’une résistance coloniale en prenant le parti des populations locales tout en peignant ses œuvres d’art. Sa « maladie imprononçable » a raison de lui et il meurt seul en 1903, pauvre et mésestimé.
Dans une France du XIXe siècle empreinte des idéaux socialistes, dominée par les hommes, ce roman a le mérite de donner ses lettres de noblesse à la première femme qui aura eu le courage de s’y affirmer. Cette œuvre de Mario Vargas Llosa nous livre un combat qui est toujours d’actualité et rappelle que l’engagement n’est jamais vain lorsqu’il s’agit de trouver son paradis.
LE PARADIS - UN PEU PLUS LOIN, de Mario Vargas Llosa, traduit de l’espagnol par Albert Bensoussan, Gallimard, Paris, 2003, 534 pages.
Jacques Létourneau et Tania Vachon, collaborations spéciales"
http://pluriel.free.fr/tristan.html | Mots-clés : | thème litéraire 19ème siècle Gauguin, Paul : 1848- 1903 Flora Tristan (1803-1844) France Voyage Aventures : voyage peinture artiste peintre féminisme condition féminine couple : famille violences conjugales droits des femmes relation grand-parent-enfant mythe personnage mythique condition ouvrière Amérique latine marginalité révolution industrielle fouriérisme Fourier, Charles : 1772- 1837 injustice sociale lutte politique | Type : | texte imprimé ; fiction | En ligne : | http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/06/06/mario-vargas-llosa-comment-jai-vaincu-m [...] |
Le Paradis - un peu plus loin [texte imprimé] / Mario Vargas Llosa, Auteur . - [S.l.] : Gallimard, 2010 . - 599 p.. - ( Folio) . ISBN : 978-2-07-042929-5 : 9.70 Langues : Français Langues originales : Espagnol | | Résumé : | C'est assurément un livre d'exception que celui-ci. Livre d'exception, parce qu'il choisit de nous faire pénétrer dans l'intime, dans le psychologique, dans l'analytique, de deux personnes, elles-mêmes d'exception. Rien de moins que Paul Gauguin et sa grand-mère, Flora Tristan. Et toute l'ambition de l'ouvrage est là, retracer les quelques mois, chaotiques pour les deux, qui précèdent la fin de chacun. 1803 - 1903, cent ans les séparent.
Magistral. Ni vraiment un roman, ni vraiment une biographie, "le Paradis - un peu plus loin" est les deux à la fois, mâtiné d'un talent de conteur rarement égalé et d'une érudition sans faille.
L'un des personnages, Paul Gauguin naturellement, est plus connu. La fin de sa vie, assez misérable, certainement moins. Son passé d'agent de change, ses étâts d'âmes, son rapport particulier à la sexualité, tout cela étonne. Gauguin énerve, on enrage. Mais, c'est plein d'admiration devant la puissance du personnage, devant l'entêtement jusqu'au-boutiste du peintre des Iles Marquises qu'on referme le livre de Mario Vargas Llosa.
Le véritable exploit de l'auteur péruvien est sans doute d'avoir ressuscité Flora Tristan. Née princesse d'une famille espagnole installée au Pérou, mais issue d'une union invalide, cette belle andalouse finira enserrée dans le corset d'un mariage minable, battue par son mari, un médiocre graveur répondant au nom d'André Chazal. Douée d'une force de caractère sans précédent, elle s'en déliera, tant bien que mal, à la mesure de ses moyens, fuyant le tragique de son existence. Voyage au Pérou, ensuite, pour y retrouver sa famille, dont elle tirera un livre exceptionnel. Retour à Paris, enfin. Elle se sensibilise aux idées de Fourier et d'autres, écrit, voyage et développe le projet d'une "union ouvrière". Ce sont les derniers mois de son périple que relate l'écrivain d'Arequipa. Ces mois de propagande entre Auxerre, Lyon, Marseille et Bordeaux, alors pourtant même que sa santé était au plus mal.
Féministe, paria, ouvriériste, humaniste, absolutiste, Flora Tristan était tout cela, un destin hors normes, dotant ainsi Paul Gauguin d'un patrimoine génétique considérable. Et c'est ce que nous rappelle Mario Vargas Llosa, dans un récit émouvant et passionnant, certainement l'un de ses meilleurs.
http://unmondedesoeuvres.blogspot.com/2007/09/le-paradis-un-peu-plus-loin.html
"26 septembre 2003
Tania VACHON
Jacques LÉTOURNEAU
Le Paradis - un peu plus loin
De l’auteur péruvien, Mario Vargas Llosa
À leur manière, les deux protagonistes du dernier récit de Mario Vargas Llosa sont marginaux, profondément insoumis, libertaires et revendicateurs.
L’histoire débute avec le parcours de Flora Tristan, née en France en 1803 sous le règne de Louis-Philippe, qui nous fait pénétrer dans les méandres de la révolution industrielle. Les origines péruviennes de son père serviront d’assises à sa prise de conscience des injustices dont sont imprégnés les rapports humains. Elle retournera en France après un court séjour au Pérou avec le dessein d’organiser les ouvriers. Elle rêve de la création d’une union ouvrière, fonde les aspirations d’une révolution féministe et pacifique.
De son côté, Paul Gauguin, petit-fils de Flora, quitte le monde des affaires, abandonne sa femme et ses cinq enfants, se fait impressionniste et trouve refuge en Polynésie. Koké, son surnom choisi par ses amis maoris, trouve enfin chez eux l’expression la plus sincère des êtres humains, ceux dont la civilisation n’a pas encore souillé la pureté. Il y définit, à sa façon, les contours d’une résistance coloniale en prenant le parti des populations locales tout en peignant ses œuvres d’art. Sa « maladie imprononçable » a raison de lui et il meurt seul en 1903, pauvre et mésestimé.
Dans une France du XIXe siècle empreinte des idéaux socialistes, dominée par les hommes, ce roman a le mérite de donner ses lettres de noblesse à la première femme qui aura eu le courage de s’y affirmer. Cette œuvre de Mario Vargas Llosa nous livre un combat qui est toujours d’actualité et rappelle que l’engagement n’est jamais vain lorsqu’il s’agit de trouver son paradis.
LE PARADIS - UN PEU PLUS LOIN, de Mario Vargas Llosa, traduit de l’espagnol par Albert Bensoussan, Gallimard, Paris, 2003, 534 pages.
Jacques Létourneau et Tania Vachon, collaborations spéciales"
http://pluriel.free.fr/tristan.html | Mots-clés : | thème litéraire 19ème siècle Gauguin, Paul : 1848- 1903 Flora Tristan (1803-1844) France Voyage Aventures : voyage peinture artiste peintre féminisme condition féminine couple : famille violences conjugales droits des femmes relation grand-parent-enfant mythe personnage mythique condition ouvrière Amérique latine marginalité révolution industrielle fouriérisme Fourier, Charles : 1772- 1837 injustice sociale lutte politique | Type : | texte imprimé ; fiction | En ligne : | http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/06/06/mario-vargas-llosa-comment-jai-vaincu-m [...] |
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