Titre : | Moby Dick | Auteurs : | Herman Melville ; Jean Giono, Traducteur | Editeur : | Gallimard, 2008 | Collection : | Folio classique num. 2852 | Importance : | 730 p. | Langues : | Français Langues originales : Anglais | | | Résumé : | "Le héros éponyme du roman est une baleine. Elle doit son nom à un cétacé blanc, Mocha Dick, qui, après avoir reçu dix-neuf harpons, aurait causé la perte de trente hommes, cinq baleinières et quatorze canots. Ce fait divers a été découvert par Melville dans un article du Knickerbocker's Magazine en 1839. Mais la symbolique de la blancheur de Moby Dick s'inspire davantage du Récit d'Arthur Gordon Pym (1838) d'Edgar Allan Poe.
Les cent trente-cinq chapitres du roman se divisent en trois parties ou cinq grands actes. Le narrateur au nom biblique, le jeune Ismaël, a l'âme « toute imprégnée des brumes humides et sombres de novembre » quand il s'engage à New Bedford à bord d'un baleinier, le Péquod. Le sort lui donne pour compagnon de lit Queequeg, un Polynésien dont les rites le surprennent. Tous deux deviennent amis et, après avoir entendu le sermon prophétique du père Maple et vénéré le dieu païen, ils gagnent Nantucket d'où le navire part le jour de Noël. Le capitaine Achab, esprit solitaire et torturé, a pour dessein de triompher de la baleine blanche qui lui a jadis arraché une jambe. Longtemps enfermé dans sa cabine, il découvre enfin son projet à l'équipage pour lui faire prêter serment et promet au premier qui signalera la présence de Moby Dick le doublon d'or qu'il fait clouer au grand mat. Les réactions des marins révèlent leurs caractères : Starbuck, le premier maître, « qui aime les hommes et craint Dieu », marque son désaccord. Stubb, le second maître, accepte le risque. Pour Flask, le troisième, tuer des baleines est un travail comme un autre. L'équipage comprend aussi le Parsi Fedallah et ses mystérieux Asiatiques, les harponneurs – Queequeg, l'Indien Tashtego, l'Africain Daggoo – et le mousse nègre, Pip. On peut y voir la mosaïque ethnique de la nation américaine en devenir.
Interrompant le récit du voyage, les chapitres 46 à 105 forment un véritable traité de cétologie, une histoire de la pêche, de l'industrie et de l'art relatifs à la baleine. Pendant le voyage, plusieurs cétacés sont capturés par le Péquod. Mais les tempêtes se succèdent, la boussole est perdue, un homme tombe à la mer, le mousse devient fou : tout paraît se liguer contre Achab. Un matelot aperçoit enfin la baleine blanche. Le duel peut s'engager. Le premier jour de la chasse, Moby Dick réduit un canot en miettes. Le deuxième jour, un autre canot est coulé, et la jambe d'ivoire du capitaine brisée par l'adversaire. Le troisième jour, on parvient à harponner la baleine, mais Achab est pris dans les filins et ligoté sur Moby Dick qui fonce sur le Péquod. La vision finale montre Tashtego clouant au sommet du mat un aigle des mers avec le pavillon des États-Unis : « Ainsi l'oiseau du ciel au cri d'archange [...] sombra avec le navire qui, tel Satan, ne descendit pas en enfer sans avoir entraîné à sa suite une vivante part du ciel pour s'en casquer. » Ismael, seul survivant du naufrage, est recueilli par un autre baleinier. Dédicacé à l'écrivain américain Nathaniel Hawthorne (1804-1864), le livre refuse toute classification : il se veut à la fois histoire de marins, documentaire sur la chasse à la baleine, témoignage social, drame shakespearien de la démesure, de l'orgueil et de la démence, épopée métaphysique. Moby Dick ressemble au Léviathan, ce monstre biblique du Livre de Job. Au récit réaliste de la chasse à la baleine se superpose la figuration symbolique du conflit entre l'homme et sa destinée. Le capitaine Achab ne déclare-t-il pas que « tous les objets visibles [...] ne sont que masques de carton » ? Melville érige son récit d'aventures en combat allégorique du Bien et du Mal. Il réunit les deux sources du romance américain – la pastorale nostalgique et le drame moral –, qu'il projette à une échelle métaphysique. Selon Melville, « l'art est un processus, il émerge comme une métaphore qui crée sans cesse et ne s'accomplit jamais ».
On a insisté récemment sur l'auto-réflexivité du livre : l'accumulation d'un savoir antérieur sur la Baleine, sa représentation par fragments mettent en lumière l'inachèvement de tout savoir. Comme le Monstre, la narration d'Ismaël découpe le personnage d'Achab en fragments : roi de tragédie, malade, anormal, corps métallique dévasté, machine, Narcisse immobile, métaphore figée du Moi tyrannique : « Achab est Achab à jamais, homme ! Toute cette tragédie a été ordonnée irrémédiablement. Nous l'avons répétée, toi et moi, des milliers d'années avant que ne roulât cet océan. Imbécile ! Je suis le lieutenant des Parques. »
La narration d'Ismaël opère une sortie du cercle de la folie d'Achab et rapporte l'incompréhensible. Elle est à la fois écriture et lecture de l'expérience du protagoniste, et l'énigme de la blancheur ne dit rien d'autre que ce qu'elle est : la question du sens."
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/moby-dick-ou-la-baleine/#
| Mots-clés : | thème littéraire 19ème siècle pêche maritime pêche professionnelle exploitation des océans métier : mer et pêche technique de la pêche navigateur transport maritime quête psychose vie sociale relation sociale comportement sociale baleine (mammifère) cétacé amitié handicap physique violence Etats-Unis immigré américain voyage aventure : voyage aventure : genre destin bien mal milieu marin | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/moby-dick-ou-la-baleine/# |
Moby Dick [texte imprimé] / Herman Melville ; Jean Giono, Traducteur . - [S.l.] : Gallimard, 2008 . - 730 p.. - ( Folio classique; 2852) . ISBN : 978-2-07-040066-9 : 9,40 Langues : Français Langues originales : Anglais | | Résumé : | "Le héros éponyme du roman est une baleine. Elle doit son nom à un cétacé blanc, Mocha Dick, qui, après avoir reçu dix-neuf harpons, aurait causé la perte de trente hommes, cinq baleinières et quatorze canots. Ce fait divers a été découvert par Melville dans un article du Knickerbocker's Magazine en 1839. Mais la symbolique de la blancheur de Moby Dick s'inspire davantage du Récit d'Arthur Gordon Pym (1838) d'Edgar Allan Poe.
Les cent trente-cinq chapitres du roman se divisent en trois parties ou cinq grands actes. Le narrateur au nom biblique, le jeune Ismaël, a l'âme « toute imprégnée des brumes humides et sombres de novembre » quand il s'engage à New Bedford à bord d'un baleinier, le Péquod. Le sort lui donne pour compagnon de lit Queequeg, un Polynésien dont les rites le surprennent. Tous deux deviennent amis et, après avoir entendu le sermon prophétique du père Maple et vénéré le dieu païen, ils gagnent Nantucket d'où le navire part le jour de Noël. Le capitaine Achab, esprit solitaire et torturé, a pour dessein de triompher de la baleine blanche qui lui a jadis arraché une jambe. Longtemps enfermé dans sa cabine, il découvre enfin son projet à l'équipage pour lui faire prêter serment et promet au premier qui signalera la présence de Moby Dick le doublon d'or qu'il fait clouer au grand mat. Les réactions des marins révèlent leurs caractères : Starbuck, le premier maître, « qui aime les hommes et craint Dieu », marque son désaccord. Stubb, le second maître, accepte le risque. Pour Flask, le troisième, tuer des baleines est un travail comme un autre. L'équipage comprend aussi le Parsi Fedallah et ses mystérieux Asiatiques, les harponneurs – Queequeg, l'Indien Tashtego, l'Africain Daggoo – et le mousse nègre, Pip. On peut y voir la mosaïque ethnique de la nation américaine en devenir.
Interrompant le récit du voyage, les chapitres 46 à 105 forment un véritable traité de cétologie, une histoire de la pêche, de l'industrie et de l'art relatifs à la baleine. Pendant le voyage, plusieurs cétacés sont capturés par le Péquod. Mais les tempêtes se succèdent, la boussole est perdue, un homme tombe à la mer, le mousse devient fou : tout paraît se liguer contre Achab. Un matelot aperçoit enfin la baleine blanche. Le duel peut s'engager. Le premier jour de la chasse, Moby Dick réduit un canot en miettes. Le deuxième jour, un autre canot est coulé, et la jambe d'ivoire du capitaine brisée par l'adversaire. Le troisième jour, on parvient à harponner la baleine, mais Achab est pris dans les filins et ligoté sur Moby Dick qui fonce sur le Péquod. La vision finale montre Tashtego clouant au sommet du mat un aigle des mers avec le pavillon des États-Unis : « Ainsi l'oiseau du ciel au cri d'archange [...] sombra avec le navire qui, tel Satan, ne descendit pas en enfer sans avoir entraîné à sa suite une vivante part du ciel pour s'en casquer. » Ismael, seul survivant du naufrage, est recueilli par un autre baleinier. Dédicacé à l'écrivain américain Nathaniel Hawthorne (1804-1864), le livre refuse toute classification : il se veut à la fois histoire de marins, documentaire sur la chasse à la baleine, témoignage social, drame shakespearien de la démesure, de l'orgueil et de la démence, épopée métaphysique. Moby Dick ressemble au Léviathan, ce monstre biblique du Livre de Job. Au récit réaliste de la chasse à la baleine se superpose la figuration symbolique du conflit entre l'homme et sa destinée. Le capitaine Achab ne déclare-t-il pas que « tous les objets visibles [...] ne sont que masques de carton » ? Melville érige son récit d'aventures en combat allégorique du Bien et du Mal. Il réunit les deux sources du romance américain – la pastorale nostalgique et le drame moral –, qu'il projette à une échelle métaphysique. Selon Melville, « l'art est un processus, il émerge comme une métaphore qui crée sans cesse et ne s'accomplit jamais ».
On a insisté récemment sur l'auto-réflexivité du livre : l'accumulation d'un savoir antérieur sur la Baleine, sa représentation par fragments mettent en lumière l'inachèvement de tout savoir. Comme le Monstre, la narration d'Ismaël découpe le personnage d'Achab en fragments : roi de tragédie, malade, anormal, corps métallique dévasté, machine, Narcisse immobile, métaphore figée du Moi tyrannique : « Achab est Achab à jamais, homme ! Toute cette tragédie a été ordonnée irrémédiablement. Nous l'avons répétée, toi et moi, des milliers d'années avant que ne roulât cet océan. Imbécile ! Je suis le lieutenant des Parques. »
La narration d'Ismaël opère une sortie du cercle de la folie d'Achab et rapporte l'incompréhensible. Elle est à la fois écriture et lecture de l'expérience du protagoniste, et l'énigme de la blancheur ne dit rien d'autre que ce qu'elle est : la question du sens."
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| Mots-clés : | thème littéraire 19ème siècle pêche maritime pêche professionnelle exploitation des océans métier : mer et pêche technique de la pêche navigateur transport maritime quête psychose vie sociale relation sociale comportement sociale baleine (mammifère) cétacé amitié handicap physique violence Etats-Unis immigré américain voyage aventure : voyage aventure : genre destin bien mal milieu marin | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/moby-dick-ou-la-baleine/# |
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