Titre : | Korsakov | Auteurs : | Eric Fottorino | Editeur : | Gallimard, 2004 | Collection : | Nrf | Importance : | 474 p. | Langues : | Français | | | Résumé : | Bordeaux, 1969. Dans une famille dominée par la figure pieuse et autoritaire de la grand-mère, François, la tête pleine de rêves et de mots, déroule les lentes journées d'une enfance sans père, aux côtés d'une mère aux allures d'adolescente. Son univers est peuplé par les protégés de l'aïeule... Et voilà qu'un jour surgit la couleur dans la vie en noir et blanc de François. Il s'appelle Marcel Signorelli, il va épouser sa mère, l'adopter, l'aimer et lui donner un grand-père merveilleux plein d'histoires de Tunisie, d'héroïsme, de bagarres et d'amour.
Des années plus tard, François désormais Signorelli, médecin psychiatre à Palerme où il s'est installé depuis longtemps déjà, se rend compte qu'il est atteint d'une étrange maladie au nom de musicien : le syndrome de Korsakov. Sa mémoire peu à peu se mite et pour boucher les trous noirs et insondables de l'oubli, le cerveau invente des histoires, des fictions... Avec Korsakov, Eric Fottorino écrit un vibrant hommage à l'écriture, au langage, aux récits que l'on se transmet et qui, de génération en génération, sont un lien aussi fort que celui de l'hérédité. Car il est une filiation des mots aussi prégnante que celle du sang. Que serions-nous sans ces histoires qui nous ont bercés dans l'enfance, nous ouvrant les portes jamais refermées de paradis insoupçonnés ? Que serions-nous sans l'ampleur des rêves, sans la tendresse de ceux qui nous les insufflent, sans les fantômes des êtres aimés qui viennent fidèlement nous revisiter ?...
C'est l'histoire de François, né d'un père qui ne l'a pas reconnu. Enfant 'des brouillards', François Ardanuit vivra dans l'ombre du père qu'il aimerait connaître. Plus tard, c'est sa mémoire qui sera envahie par le brouillard de la vie : atteint d'une dégénérescence de la mémoire, François Signorelli (il a trouvé alors un père d'adoption) docteur à Palerme s'inventera des histoires pour combler ses lacunes. Cette maladie qui le plonge dans l'univers de la vie qu'on s'invente, c'est le syndrome de Korsakov. Prématurément vieux quand il était enfant, il fera ses vieux os en Italie mais vivra par procuration dans les chotts de Tunisie. Celui qui était réputé, sans qu'il ne le comprenne, 'enfant débrouillard' se débrouillera précisemment pour échapper à Korsakov, ce tueur de mémoire.
Moi, François Signorelli, docteur à Palerme, je me souviens de tout. Du vrai et du faux. De plus de gens et d'histoires que je n'en ai connu. Mille ans d'incertitude, tel est mon âge : ma mémoire prolifère et s'invente à mesure qu'elle se détruit, c'est un trouble neurologique désigné comme le syndrome de Korsakov. Je le sais, j'en suis l'un des spécialistes.
Korsakov est mon mal intime, je le tutoie. Il me ronge et me délivre en même temps. D'abord, d'un passé noir comme l'abandon. D'une enfance triste à Bordeaux dans les années soixante, de l'absence d'un père de sang. De la folie de toute une famille où ma mère n'a pu tenir debout que par l'amour de Marcel Signorelli.
Lui nous a donné son nom, celui de son propre père, Fosco, le cavalier magnifique du désert tunisien, dont les récits m'ont fait voler dans la lumière. Un coup de soleil pour la vie, que souhaiter de mieux quand celle-ci se dérobe ?
Me voici enfant et ancêtre, par la grâce de Korsakov. | Mots-clés : | thème littéraire enfant : famille mémoire souvenir cerveau maladie 1970- relation père-enfant relation grand-parent-enfant médecin Palerme : Italie amnésie langage neurologie | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://ess-alire.blogspot.com/2006/11/korsakov-eric-fottorino.html |
Korsakov [texte imprimé] / Eric Fottorino . - [S.l.] : Gallimard, 2004 . - 474 p.. - ( Nrf) . ISBN : 978-2-07-074746-7 : 19,50 Langues : Français | | Résumé : | Bordeaux, 1969. Dans une famille dominée par la figure pieuse et autoritaire de la grand-mère, François, la tête pleine de rêves et de mots, déroule les lentes journées d'une enfance sans père, aux côtés d'une mère aux allures d'adolescente. Son univers est peuplé par les protégés de l'aïeule... Et voilà qu'un jour surgit la couleur dans la vie en noir et blanc de François. Il s'appelle Marcel Signorelli, il va épouser sa mère, l'adopter, l'aimer et lui donner un grand-père merveilleux plein d'histoires de Tunisie, d'héroïsme, de bagarres et d'amour.
Des années plus tard, François désormais Signorelli, médecin psychiatre à Palerme où il s'est installé depuis longtemps déjà, se rend compte qu'il est atteint d'une étrange maladie au nom de musicien : le syndrome de Korsakov. Sa mémoire peu à peu se mite et pour boucher les trous noirs et insondables de l'oubli, le cerveau invente des histoires, des fictions... Avec Korsakov, Eric Fottorino écrit un vibrant hommage à l'écriture, au langage, aux récits que l'on se transmet et qui, de génération en génération, sont un lien aussi fort que celui de l'hérédité. Car il est une filiation des mots aussi prégnante que celle du sang. Que serions-nous sans ces histoires qui nous ont bercés dans l'enfance, nous ouvrant les portes jamais refermées de paradis insoupçonnés ? Que serions-nous sans l'ampleur des rêves, sans la tendresse de ceux qui nous les insufflent, sans les fantômes des êtres aimés qui viennent fidèlement nous revisiter ?...
C'est l'histoire de François, né d'un père qui ne l'a pas reconnu. Enfant 'des brouillards', François Ardanuit vivra dans l'ombre du père qu'il aimerait connaître. Plus tard, c'est sa mémoire qui sera envahie par le brouillard de la vie : atteint d'une dégénérescence de la mémoire, François Signorelli (il a trouvé alors un père d'adoption) docteur à Palerme s'inventera des histoires pour combler ses lacunes. Cette maladie qui le plonge dans l'univers de la vie qu'on s'invente, c'est le syndrome de Korsakov. Prématurément vieux quand il était enfant, il fera ses vieux os en Italie mais vivra par procuration dans les chotts de Tunisie. Celui qui était réputé, sans qu'il ne le comprenne, 'enfant débrouillard' se débrouillera précisemment pour échapper à Korsakov, ce tueur de mémoire.
Moi, François Signorelli, docteur à Palerme, je me souviens de tout. Du vrai et du faux. De plus de gens et d'histoires que je n'en ai connu. Mille ans d'incertitude, tel est mon âge : ma mémoire prolifère et s'invente à mesure qu'elle se détruit, c'est un trouble neurologique désigné comme le syndrome de Korsakov. Je le sais, j'en suis l'un des spécialistes.
Korsakov est mon mal intime, je le tutoie. Il me ronge et me délivre en même temps. D'abord, d'un passé noir comme l'abandon. D'une enfance triste à Bordeaux dans les années soixante, de l'absence d'un père de sang. De la folie de toute une famille où ma mère n'a pu tenir debout que par l'amour de Marcel Signorelli.
Lui nous a donné son nom, celui de son propre père, Fosco, le cavalier magnifique du désert tunisien, dont les récits m'ont fait voler dans la lumière. Un coup de soleil pour la vie, que souhaiter de mieux quand celle-ci se dérobe ?
Me voici enfant et ancêtre, par la grâce de Korsakov. | Mots-clés : | thème littéraire enfant : famille mémoire souvenir cerveau maladie 1970- relation père-enfant relation grand-parent-enfant médecin Palerme : Italie amnésie langage neurologie | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://ess-alire.blogspot.com/2006/11/korsakov-eric-fottorino.html |
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