Titre : | La Condition humaine | Auteurs : | André Malraux, Auteur | Editeur : | Gallimard, 1997 | Collection : | Folio plus | Sous-collection : | Folioplus Classiques | Importance : | 411p. | Langues : | Français | | | Résumé : | "Mars 1927. L'armée du Kuomintang dirigée par Chang-Kaï-Shek s'approche de Shanghai. Les cellules communistes de la ville organisent le soulèvement des ouvriers pour faciliter la prise du grand port industriel par les armées révolutionnaires. Les européens occupant les concessions (zones franches accordées aux puissances occidentales depuis le XIXe siècle) misent sur l'éclatement du Kuomintang : ils soutiennent Chang-Kaï-Shek contre les communistes...
Tel est le cadre grandiose et rugissant de l'intrigue où évoluent les personnages écrasés par leur condition d'Homme. Le Professeur Gisors, universitaire esthète converti au communisme, qui ne supporte le fracas du monde qu'assourdi par les lourdes fumées de l'opium. Kyo Gisors, son fils, qui encadre le soulèvement ouvrier de la ville et lutte jusqu'à la mort pour « la dignité » des masses laborieuses. Tchen, un disciple du professeur Gisors, s'engage dans la lutte terroriste après avoir vécu comme un arrachement intérieur son premier assassinat. Katow, l'ancien militant de la révolution russe de 1917, le héros humaniste. Hemmelrich, marchand de disques dont l'engagement révolutionnaire est entravé par la santé fragile de sa femme et son fils. Le baron de Clappique, trafiquant d'armes et marchand d'art, qui étouffe ses questions existentielles sous une perpétuelle bouffonnerie. Ferral, grand industriel cynique, amateur de femmes, ambitieux et lucide. Le peintre et musicien Kama qui vit dans la sérénité grâce à sa maîtrise de l'Art.
Autant de destins parallèles ou convergents, de vie bouleversées. La peur et la souffrance, la mort violente, le sacrifice héroïque, le terrorisme inutile…
Une fresque saisissante du conflit révolutionnaire chinois, de l'absurdité de toute guerre, de la cruauté humaine, de l'ambition des financiers, des tractations politiques et diplomatiques… La barbarie de ces hommes qui torturent et massacrent leurs adversaires, qui brûlent vifs les prisonniers dans la chaudière d'une locomotive hurlante… Le sifflet strident de la locomotive qui vient de « digérer » un combattant immolé… La condition humaine… (...)"
http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=152
"Après Les Conquérants (1928) et La Voie royale (1930), La Condition humaine (prix Goncourt 1933) est le dernier volet d'un cycle romanesque inspiré à Malraux par ses séjours en Indochine dans les années 1920. Loin d'être seulement une fresque historique de la révolution, La Condition humaine propose une véritable méditation sur l'homme.(...)L'action du roman, concentrée en à peine quelques jours, se situe à Shanghai en 1927, dans une Chine politiquement décomposée, dominée économiquement par les nations étrangères. Le Kuomintang nationaliste de Tchiang Kaï-chek et le Parti communiste chinois préparent une insurrection commune. La révolution réussie, Tchiang Kaï-chek, exige que les communistes lui rendent leurs armes. Ils s'y refusent, puis cèdent sur ordre de l'Internationale. Sans défense, ils sont massacrés par les nationalistes.
Chacun des héros de cette épopée incarne à sa manière le caractère tragique de la condition humaine, écartelée entre raison et instinct de vie. Le communiste Kyo Gisors, mi-chinois mi-japonais, agit par idéal, et trouve dans la révolution un sens à sa vie. Au contraire, Tchen sombre dans le terrorisme et le fanatisme pour tenter de combler le vide qui l'habite. Hemmelrich, boutiquier qui donne asile aux insurgés communistes, lutte lui aussi contre son impuissance à agir, tandis que le baron de Clappique ne peut que jouer sa propre existence. Enfin Ferral, capitaliste aventurier et dominateur, soutient Tchiang Kaï-chek, non par idéal mais par volonté de puissance. Le roman s'achève par une hécatombe : Kyo et Tchen meurent, ainsi que Katow, figure du sublime christique. Ancien de la révolution russe, il donne son cyanure à deux compagnons d'infortune, leur évitant de subir sa propre mort : il sera brûlé vif dans un foyer de locomotive. Le roman s'achève néanmoins sur une note d'espoir : May, la compagne de Kyo, reprend la lutte avec les survivants.
La Condition humaine est un roman historique et politique fondé sur la vérité humaine des personnages. La révolution constitue le cadre du roman, mais non son essence, car le véritable propos du livre est métaphysique. D'emblée la tragédie se noue, d'une révolution faite pour l'homme, mais qui le broie et le mène à sa perte. Les impératifs de la cause révolutionnaire conduisent à un écartèlement de la conscience : rendre les armes aux nationalistes revient à les retourner contre soi-même. Paradoxe de ces hommes qui luttent pour la condition humaine et acceptent l'instrumentalisation de leur destin jusqu'à la mort.
Or La Condition humaine met en exergue la solitude inéluctable de cette fin. Seuls face à la mort, les hommes sont également isolés de leur vivant, dans la mesure où l'action commune ne masque pas les divergences de motivation. Kyo Gisors est révolutionnaire par idéal, tandis que Tchen l'est par désespoir : « Que faire d'une âme, s'il n'y a ni Dieu ni Christ ? » (...)
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/la-condition-humaine/#
| Mots-clés : | thème littéraire 1920- Chine communisme Chiang-Kai-Shek : 1887-1975 Extrême-Orient révolution : politique crise politique culture européenne culture orientale civilisation et culture condition humaine comportement social mal de vivre relation père-enfant idéalisme militantisme terrorisme violence politique violation des droits de l'homme conflit armé relation enseignant-apprenant | Thème de fiction : | guerre/mort/révolution | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/la-condition-humaine/# |
La Condition humaine [texte imprimé] / André Malraux, Auteur . - [S.l.] : Gallimard, 1997 . - 411p.. - ( Folio plus. Folioplus Classiques) . ISBN : 978-2-07-034610-3 : 5.00 Langues : Français | | Résumé : | "Mars 1927. L'armée du Kuomintang dirigée par Chang-Kaï-Shek s'approche de Shanghai. Les cellules communistes de la ville organisent le soulèvement des ouvriers pour faciliter la prise du grand port industriel par les armées révolutionnaires. Les européens occupant les concessions (zones franches accordées aux puissances occidentales depuis le XIXe siècle) misent sur l'éclatement du Kuomintang : ils soutiennent Chang-Kaï-Shek contre les communistes...
Tel est le cadre grandiose et rugissant de l'intrigue où évoluent les personnages écrasés par leur condition d'Homme. Le Professeur Gisors, universitaire esthète converti au communisme, qui ne supporte le fracas du monde qu'assourdi par les lourdes fumées de l'opium. Kyo Gisors, son fils, qui encadre le soulèvement ouvrier de la ville et lutte jusqu'à la mort pour « la dignité » des masses laborieuses. Tchen, un disciple du professeur Gisors, s'engage dans la lutte terroriste après avoir vécu comme un arrachement intérieur son premier assassinat. Katow, l'ancien militant de la révolution russe de 1917, le héros humaniste. Hemmelrich, marchand de disques dont l'engagement révolutionnaire est entravé par la santé fragile de sa femme et son fils. Le baron de Clappique, trafiquant d'armes et marchand d'art, qui étouffe ses questions existentielles sous une perpétuelle bouffonnerie. Ferral, grand industriel cynique, amateur de femmes, ambitieux et lucide. Le peintre et musicien Kama qui vit dans la sérénité grâce à sa maîtrise de l'Art.
Autant de destins parallèles ou convergents, de vie bouleversées. La peur et la souffrance, la mort violente, le sacrifice héroïque, le terrorisme inutile…
Une fresque saisissante du conflit révolutionnaire chinois, de l'absurdité de toute guerre, de la cruauté humaine, de l'ambition des financiers, des tractations politiques et diplomatiques… La barbarie de ces hommes qui torturent et massacrent leurs adversaires, qui brûlent vifs les prisonniers dans la chaudière d'une locomotive hurlante… Le sifflet strident de la locomotive qui vient de « digérer » un combattant immolé… La condition humaine… (...)"
http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=152
"Après Les Conquérants (1928) et La Voie royale (1930), La Condition humaine (prix Goncourt 1933) est le dernier volet d'un cycle romanesque inspiré à Malraux par ses séjours en Indochine dans les années 1920. Loin d'être seulement une fresque historique de la révolution, La Condition humaine propose une véritable méditation sur l'homme.(...)L'action du roman, concentrée en à peine quelques jours, se situe à Shanghai en 1927, dans une Chine politiquement décomposée, dominée économiquement par les nations étrangères. Le Kuomintang nationaliste de Tchiang Kaï-chek et le Parti communiste chinois préparent une insurrection commune. La révolution réussie, Tchiang Kaï-chek, exige que les communistes lui rendent leurs armes. Ils s'y refusent, puis cèdent sur ordre de l'Internationale. Sans défense, ils sont massacrés par les nationalistes.
Chacun des héros de cette épopée incarne à sa manière le caractère tragique de la condition humaine, écartelée entre raison et instinct de vie. Le communiste Kyo Gisors, mi-chinois mi-japonais, agit par idéal, et trouve dans la révolution un sens à sa vie. Au contraire, Tchen sombre dans le terrorisme et le fanatisme pour tenter de combler le vide qui l'habite. Hemmelrich, boutiquier qui donne asile aux insurgés communistes, lutte lui aussi contre son impuissance à agir, tandis que le baron de Clappique ne peut que jouer sa propre existence. Enfin Ferral, capitaliste aventurier et dominateur, soutient Tchiang Kaï-chek, non par idéal mais par volonté de puissance. Le roman s'achève par une hécatombe : Kyo et Tchen meurent, ainsi que Katow, figure du sublime christique. Ancien de la révolution russe, il donne son cyanure à deux compagnons d'infortune, leur évitant de subir sa propre mort : il sera brûlé vif dans un foyer de locomotive. Le roman s'achève néanmoins sur une note d'espoir : May, la compagne de Kyo, reprend la lutte avec les survivants.
La Condition humaine est un roman historique et politique fondé sur la vérité humaine des personnages. La révolution constitue le cadre du roman, mais non son essence, car le véritable propos du livre est métaphysique. D'emblée la tragédie se noue, d'une révolution faite pour l'homme, mais qui le broie et le mène à sa perte. Les impératifs de la cause révolutionnaire conduisent à un écartèlement de la conscience : rendre les armes aux nationalistes revient à les retourner contre soi-même. Paradoxe de ces hommes qui luttent pour la condition humaine et acceptent l'instrumentalisation de leur destin jusqu'à la mort.
Or La Condition humaine met en exergue la solitude inéluctable de cette fin. Seuls face à la mort, les hommes sont également isolés de leur vivant, dans la mesure où l'action commune ne masque pas les divergences de motivation. Kyo Gisors est révolutionnaire par idéal, tandis que Tchen l'est par désespoir : « Que faire d'une âme, s'il n'y a ni Dieu ni Christ ? » (...)
http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/la-condition-humaine/#
| Mots-clés : | thème littéraire 1920- Chine communisme Chiang-Kai-Shek : 1887-1975 Extrême-Orient révolution : politique crise politique culture européenne culture orientale civilisation et culture condition humaine comportement social mal de vivre relation père-enfant idéalisme militantisme terrorisme violence politique violation des droits de l'homme conflit armé relation enseignant-apprenant | Thème de fiction : | guerre/mort/révolution | Type : | texte imprimé ; fiction | Genre : | roman | En ligne : | http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/la-condition-humaine/# |
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